Nous
voulons
sur cette page rendre hommage à Camille Loiseau qui est
décédée à 114 ans et 6 mois
dans le service
de soins de longue durée de l'hôpital Paul Brousse
(APHP)
à Villejuif où elle a
séjourné 9 ans.
Elle a été la
doyenne des français du 26 mars 2005
au 12 août 2006. C'est la quatrième
française la
plus âgée après Jeanne Calment (122 ans
et 164
jours), Marie Brémont (115 ans et 42 jours) et Lydie Vellard
(114 ans et 180 jours).
Le Parisien et l'Univers du 13
février 1892
Camille
LOISEAU était née le samedi 13 février
1892 à Paris dans le 20ème
arrondissement. Elle a toujours vécu dans le même
quartier
de
Belleville, entre la place des Fêtes et le jardin des Buttes
Chaumont, jusqu’à
son hospitalisation en 1998. Ses parents, Marie-Antoinette et
Eugène-Hippolyte,
ont eu 9 enfants, 4 garçons (Robert, Marcel, Lucien et
Maurice)
et 5 filles
(Marie, Cécile, Gabrielle, Jocelyne et Camille, qui
était
la plus jeune). Son
père était marchand de quatre saisons.
L’hiver il
vendait des marrons grillés. Elle
s’est mariée le 13 août 1910 avec
René
Frédéric C. qui était
mécanicien-chauffeur.
Ce mariage n’a semble-t-il duré que 15 jours, puis
elle a
divorcé. Son nom de
femme mariée ne figure sur aucun de ses documents
administratifs. Elle n’a
jamais eu d’enfant, mais elle était
très
fière de s’être occupée de
ses neveux.
Elle a travaillé jusqu’en 1957. Depuis, elle
était
retraitée ! Elle a exercé comme
comptable
dans un magasin de chaussures (elle remplissait des bordereaux) et elle
avait
droit à une paire de chaussures gratuite par an. Elle
racontait
aussi avoir travaillé
aux « Magasins
réunis »,
place
de la
République, où
elle aurait participé à des concours de
beauté organisés pour le personnel.
Elle était toujours très coquette et
elle aimait beaucoup les bagues et se
mettre du parfum Guerlain. Par contre, elle ne se maquillait pas.
Lorsqu’elle a
été hospitalisée en 1998 pour
des chutes, ça faisait 30 ans qu’elle ne sortait
plus de chez elle. Elle
habitait 10 rue MELINGUE, au 4ème
étage, avec ses canaris. Elle
avait une aide-ménagère depuis 1985. Sa seule
famille
proche était une nièce très
agée et des
petits neveux qui vivaient dans le sud.
Depuis
le 15
janvier 1999, elle était en soins de longue durée
dans le service de gérontologie
et de soins palliatifs de l’hôpital Paul Brousse
à Villejuif, à l’unité Jean
de la Fontaine, où
elle avait
trouvé une « nouvelle
famille ». Elle
était toujours restée très
discrète sur sa vie. Elle était d’une
grande
modestie et ne voulait pas de
« dépenses somptuaires en ce qui la
concernait
». Sa chambre d’hôpital était
tapissée
de photos prises depuis son arrivée et de quelques
photos
en
noir et blanc de sa famille. Elle avait un poisson rouge
qu’elle
avait appelé Arthur.
Par moments, elle trouvait le temps long en pensant à tous
ses
proches qui étaient
décédés avant elle (surtout sa maman).
Elle
était aussi toujours très affectée par
les
décès des autres résidents.
Chaque
année le
service organisait une fête pour son anniversaire. Elle
était très
gourmande et exprimait régulièrement ses souhaits
culinaires : poulet rôti,
moules « avec de l’ail et du
persil », crevettes grises, beef steack…
« J’aimerais avoir du pot au feu qui sente
bon avec du vermicelle, de la
brandade de morue et des frites ».
« J’aimerais déguster une bonne
tartine de pain avec du beurre et du fromage ».
Depuis plus de 2 ans, elle mangeait
des tartines de pâté de foie au petit
déjeuner.
En
2002, elle
souhaitait revoir « son » Paris,
et elle a pu aller en minibus aux
Buttes Chaumont. A son retour, elle était très
contente (son regard était
pétillant), mais elle avait trouvé que
« ça secouait
beaucoup ». Elle
avait bien reconnu le kiosque de la place des Fêtes. Cette
sortie lui avait
rappelé les feux d’artifices de son enfance aux
Buttes Chaumont et les bals du
14 juillet qui avaient lieu place des Fêtes.
En 2003, elle rêvait très
souvent de son école dont elle gardait un bon
souvenir, même si ses camarades la surnommaient parfois
« Camomille ».
Pour ses 112 ans, elle trouvait finalement « que la
vie était
courte ». Et lorsqu’on lui avait
demandé quel était le secret de sa
longévité, elle avait répondu sans
hésiter : « le
travail ! ». Pour ses 113 ans, elle
souhaitait qu’on lui offre du
linge. En lui rappelant qu’elle était une
des personnes les plus âgées de France,
elle avait
répondu avec son sens de l’humour
« et la plus belle ! ».
Elle
appréciait toujours la compagnie des messieurs, et
échangeait volontiers des
madeleines avec un de ses voisins de salle à manger.
Depuis
2 ans, sa
santé avait beaucoup décliné, et elle
ressentait de plus en plus difficilement
l’isolement, d’autant plus qu’elle avait
d’importantes difficultés de vision et
d’audition. Elle avait pratiquement besoin d’une
présence permanente à ses
cotés, ce qui était très difficile
malgré la bonne volonté des soignants et
l’aide des bénévoles de
l’association « Vieillir
Ensemble ».
Elle
est décédée à
l'hôpital Universitaire
Paul Brousse de Villejuif le 12 août 2006 à
l'âge de
114 ans et 6 mois. Elle avait fêté son
114ème
anniversaire en buvant un peu de champagne. Depuis quelques mois, elle
commençait à trouver vraiment "le temps long".
PHOTOS
Pour ses 109 ans (2001)
Pour ses 110 ans (ballade à Paris)(2002)
Avec le Père Noël (2002)
Pour ses 111 ans (2003)
Pour ses 113 ans (avec l'équipe de l'unité Jean
de La Fontaine)
(photo Jacques Demarthon, AFP)(2005)
Pour ses 113 ans (bien entourée)(2005)
Pour ses 114 ans (2006)
Liens:
http://en.wikipedia.org/wiki/Camille_Loiseau
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