Avant toute polémique,
il me semble nécessaire de rappeler le serment d'Hippocrate
qui doit servir de référence à tout
médecin.
« Au
moment d'être admis à exercer la
médecine, je promets et je jure d'être
fidèle aux lois de l'honneur et de la probité.
Mon
premier souci sera de rétablir, de préserver ou
de promouvoir la santé dans tous ses
éléments, physiques et mentaux, individuels et
sociaux.
Je
respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur
volonté, sans aucune discrimination selon leur
état ou leur convictions. J'interviendrai pour les
protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou
menacées dans leur intégrité ou leur
dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas
usage de mes connaissances contre les lois de l'humanité.
J'informerai
les patients des décisions envisagées, de leur
raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais
leur confiance et n'exploiterai pas le pouvoir
hérité des circonstances pour forcer les
consciences.
Je
donnerai mes soins à l'indigent et à quiconque me
le demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou
la recherche de la gloire.
Admis
dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me
seront confiés. Reçu à
l'intérieur des maisons, je respecterai les secrets des
foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les
mœurs.
Je
ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas
abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort
délibérément.
Je
préserverai l'indépendance nécessaire
à l'accomplissement de ma mission. Je n'entreprendrai rien
qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai
et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront
demandés.
J'apporterai
mon aide à mes confrères ainsi qu'à
leurs familles dans l'adversité.
Que
les hommes et mes confrères m'accordent leur estime si je
suis fidèle à mes promesses ; que je
sois déshonoré et méprisé
si j'y manque. »
Les aides sociales coûtent un pognon de dingue
(16 juin 2018)
Face au vieillissement démographique et au coût des aides sociales, il faut trouver des solutions !
Dans l'idée de "Soleil vert" et en hommage à Jonathan Swift, je vous propose cette
(Attention, ne lisez pas ce texte si vous n'aimez pas l'humour noir ou le 18ème degré !)
Les EHPAD sont-ils des lieux de concentration?
(1er juin 2018)
Le Comité Consultatif national d'Ethique a rendu publique en mai son avis n°128 sur les enjeux éthiques du vieillissement intitulé :
"Quel sens à la concentration des personnes âgées
entre elles, dans des établissements dits
d'hébergement ?"
Ce texte, extrêment négatif, donne une vision dramatique
des EHPAD considérés comme des lieux d'indignité.
J'ai réagi en publiant une tribune dans le magazine ASH :
"Vous avez dit concentration ?"
Et le SLD alors ?
(23 janvier 2017)
En
cette période électorale, on ne parle pas beaucoup des
personnes âgées, de celles qui sont malades et
dépendantes, de celles qui sont en institution... Bien
sûr, elles ont un peu fait l'actualité avec la grippe et
la vague de froid, surtout parce qu'elles encombrées les
urgences! On a évoqué la surmortalité en EHPAD et
il est probable que les chiffres de mortalités des "vieux" vont
être élevés cet hiver et vont dépasser les
18000 décès supplémentaires de 2015. Et que
fait-on? Rien.
Or,
l'un des problèmes principaux est le manque de personnel pour
s'occuper de ces personnes très vulnérables, aussi bien
à domicile qu'en institution. Nous avons les ratios les plus bas
d'Europe, y compris pour ce qui concernes les SLD qui sont les secteurs
pourtant les plus médicalisés. Dans ce secteur on
prépare même une nouvelle coupe Pathos dont l'objectif
est, comme en 2006 et en 2011, de réduire les moyens pour faire
des économies et réaliser de l'efficience!
Pourtant,
un groupe de travail de l'APHP sur les ressources humaines
nécessaires en SLD a travaillé en 2015 à
évaluer la charge de travail pour les personnels soignants et
les besoins nécessaires pour effectuer des soins corrects. Le
rapport de ce groupe de travail a été rendu le 30 mars
2016 et depuis plus rien... Ces résultats n'ont d'ailleurs
jamais été communiqués. Qu'est-ce qu'ils
montraient?
-que 1/3 des toilettes et des changes nécessitaient l'intervention de deux soignants;
-que le temps moyen pour une toilette complète + habillage et mise au fauteuil était de 12 minutes ;
-que le temps moyen pour un change+toilette+installation pour la nuit était de 6 minutes;
-que le temps moyen pour une "aide au repas" était de 4 minutes!
Et
donc que les ratios en personnel (0,85) étaient insuffisants et
que pour assurer des soins "corrects" (15 minutes pour une toilette
complète, 10 pour un change et coucher, et 15 minutes pour
les repas) il fallait passer à un ratio de 1,06.
En
2017 la gériatrie deviendra une spécialité
à part entière avec son propre DES (Diplôme
d'Etudes Spécialisées). C'est probablement une
reconnaissance méritée et tardive de cette
médecine du sujet âgé.
Malheureusement
cette réforme a été mal préparée, et
elle va avoir pour conséquence (déjà effective) la
disparition de la Capacité de gérontologie. Or, celle-ci
a formé 90% des gériatres en cours d'activité. Le
nombre de postes qui seront réservés à cette
nouvelle spécialité va être très largement
inférieur aux besoins. Et ce d'autant plus que le nombre de
personnes âgées ne cesse d'augmenter.
Ce qui semblait une bonne nouvelle va en fait entraîner une pénurie de spécialistes en gériatrie.
Lire cette chronique d'une catastrophe annoncée: ici
Fin de vie : les vérités du soin
(8 décembre 2014)
Dossier spécial de l'Espace éthique de la région Ile-de-France: à lire ici
Une contribution à la concertation nationale sur la fin de vie.
Fin
de vie, soins palliatifs et euthanasie...
(26
mai 2014)
Prise
en charge Alzheimer :
le
reste à charge est trop élevé
(26
mai 2014)
Ruptures
de stocks
(5
avril 2014)
Les
ruptures de stocks se multiplient, aussi bien en ville qu'à
l'hôpital : un éditorial dans NPG
MDHP
(15
mars 2014)
Le
Mouvement de Défense de l’Hôpital Public
(MDHP) a 5 ans !
Une
médecine moderne
de qualité repose sur un travail
d’équipe
médicale et paramédicale avec des personnels
compétents, stables et suffisamment nombreux,
habitués
à travailler ensemble. Il faut que le mode de financement
des
établissements et le mode rémunération
des
professionnels permette l’application des principes du
«
juste soin au juste coût » et d’
«
égalité d’accès à
des soins de
qualité » sans que les professionnels aient en
permanence
à gérer un conflit
d’intérêts avec la
sécurité sociale.
Cinq ans après, nous avons bien
conscience que le
chemin sera long, mais nous le suivons avec la même
détermination qu'au premier jour.
Dans
la revue du Mauss, un collectif de médecins aidés
d'un
sociologue, dénoncent les conséquences de la
logique
économique sur le fonctionnement de l'hôpital
public.
Huit
organisations du secteur personnes âgées ont
déposé un recours gracieux contre la
campagne budgétaire 2013
(3 mai 2013)
Les
principales organisations du secteur des personnes
âgées (AD-PA,
Fehap, FHF, Fnadepa, Fnaqpa, Mutualité française,
Uniopss)
ont
dénoncé dans un communiqué
daté du 24 avril
les mesures appliquées dans le cadre de la campagne
budgétaire 2013 pour le secteur des personnes
âgées
et ont déposé un recours gracieux contre ce texte.
Elles
déplorent notamment le maintien de la politique de
convergence tarifaire "qui empêche les
établissements concernés de recruter des
professionnels", malgré une sous-consommation des
crédits pour le fonctionnement des établissements.
Elles
s'inquiètent aussi du maintien du blocage du passage au
tarif global, ainsi que la non-actualisation des valeurs de point de ce
tarif.
Hôpital:
quand efficience rime avec perte de chance
(3 mars 2012)
Dans
Rue89, un
collectif de médecins dénonce les
conséquences de
la rationalisation des coûts et de l'efficience à
l'hôpital : ici
Fin
de vie
(21
juin 2012)
En
ce jour de fin du monde, vous pouvez lire le rapport Sicard: ici
Pas
de climatisation pour les vieux
(16 juin 2012)
A l'hôpital de Bicêtre (APHP), tant que le
bâtiment
Maurice Deparis était uniquement pour la
gériatrie et
accueillait des malades très âgés, il
était
impossible d'installer la climatisation alors que
l'été
dans certaines chambres la température montait à
38°C. Pendant des années, et d'autant plus
après
2003, les médecins ont réclamé cette
climatisation
sans succès...
Aujourd'hui
qu'on a mis les vieux dehors et que le bâtiment est
occupé
par le service de médecine interne qui accueille des malades
plus jeunes... on est en train d'installer la climatisation! Comme
quoi, l'administration est capable d'écouter les
médecins... enfin certains plus que d'autres. Surtout les PU.
A
Paul Brousse, qui
comporte maintenant plus de 500 lits de gériatrie, tout un
bâtiment est à repeindre, il faut changer tous les
ascenseurs et il n'y a pas de climatisation... Bien sûr, il
n'y a
pas d'argent pour faire les travaux... pourquoi payer pour les vieux?
La
gestion des vieux aux urgences
en
Angleterre
(19
avril 2012)
Malgré les réformes en cascade, le service
national de
santé britannique, le NHS (National Health Service), demeure
une
cour des miracles. Pas une semaine ne se passe sans que ne soit
révélé un scandale ou autre
défaillance aux
conséquences dramatiques. Ainsi, pour libérer des
places
à l'hôpital, quelque 400 000 patients, en
majorité
des personnes âgées, seraient, chaque
année,
renvoyés sans vergogne chez eux entre 23 heures et le petit
matin. Dans son édition du 12 avril, le quotidien Times a
révélé l'ampleur de cette pratique
courante du NHS
pour répondre au manque de lits d'hôpitaux et de
personnel
pendant la nuit.
Ainsi, sur l'île de Wight, un patient
âgé
conduit en ambulance quelques heures plus tôt est
obligé,
en pleine nuit, derentrer chez lui en pyjama et pieds nus, et
à
ses frais. ... . A Grimsby, une femme de 92 ans, qui s'est
cassé
le poignet et vient d'être plâtrée, est
priée
de réintégrer son domicile par ses propres moyens
sans la
moindre aide.
Enfin, il y a le cas nauséeux de cet
octogénaire
souffrant de la poitrine admis dans un hôpital non
identifié. Après avoir reçu de la
morphine en
grande quantité, le vieillard, qui vit seul, a
été
ramené en taxi dans son appartement, où il est
mort d'une
crise cardiaque quelques heures plus tard.
Origine: LE MONDE | 13.04.2012
Par Marc Roche (correspondant à Londres)
Pathos
m'a tuer!
(31 mars 2012)
Conférence
du 30
mars 2012 à Lyon au colloque sur "Le patient
Alzheimer en
SLD: enjeux financiers, organisationnels et éthiques": ici
Coupable
d'être militant!
(10
mars 2012)
En
août 2007
avait lieu la campagne contre les franchises médicales avec
comme slogan "coupables d'être malades" (ici).
Depuis, tous les sites et blogs qui avaient reproduit l'affiche du
collectif contre les franchises ont été
poursuivis pour
"non paiement des droits d'auteur et préjudice moral".
Actuellement a lieu le procès de Franck Boissier.
Un
complément à l'article paru dans Le Monde
daté du 20 septembre : ici
Bientôt
plus de malades d'Alzheimer en France!
(19 septembre 2011)
Article à lire dans Le Monde : ici
Le pdf de l'article est là
Lire aussi cet article sur destinationsante.com : ici
Fin
de Vie
(5
septembre 2011)
Le Collectif
"Plus Digne la vie" publie un livret intitulé:
"Droits des malades en fin de vie - Connaître la "loi
Leonetti" et la faire appliquer"
Ce document est téléchargeable ici
L'affaire
de Bayonne
(27 août 2011)
Un dramatique
exemple de tout ce qu'il ne faut pas faire...
En 2011,
c’est le grand
retour de Pathos. Après les EHPAD (où les moyens
ont
été diminués), voici une nouvelle
coupe en SLD. La
précédente avait fait
démédicaliser 44% des
lits (il n’y a plus que 31 786 lits d’USLD en
France,
contre 57 000 il y a 5 ans). Le but est toujours le même :
donner
de moins en moins de moyens pour s’occuper des malades
âgés.
Quinze médecins
s'élèvent contre le déficit
programmé des budgets des hôpitaux pour 2011: ici
Tahar
Ben Jelloun défend l'hôpital public
(19 mars 2011)
Dans
Le Monde daté du 20 mars 2011, Tahar Ben Jelloun
défend avec vigueur l'hôpital public: "Je viens de faire un
petit séjour dans un grand hôpital à
Paris. Le service public est formidable. J'ai été
un patient heureux, bien soigné, bien traité.
Cela n'a rien à voir avec le fait qu'on soit connu. Je peux
attester que tout le monde est traité sur le même
pied d'égalité. Pas de discrimination, pas la
moindre grimace qui serait du racisme, pas de favoritisme ni de
passe-droit. J'ai passé assez d'heures dans divers services,
dans des salles d'attente où j'observais les uns et les
autres pour pouvoir affirmer que l'hôpital public
français est un lieu où la devise de la
République prend tout son sens. On pourra y ajouter aussi :
compétence et solidarité." "Les
Français ont cette chance que beaucoup de peuples nous
envient. La civilisation d'une société se mesure
par l'importance qu'on accorde à la santé de ses
citoyens quels que soient leur âge, leur religion, leur
couleur de peau."
Présentés
dans
le rapport du député UMP
Hénart comme de super infirmiers venant
épauler des
médecins débordés, ces nouveaux
métiers
« intermédiaires »
répondent-ils à un réel besoin de
santé publique ? S’agit-il d’un
plus
pour les malades ou au contraire de soins au rabais ?
D’un progrès ou d’une
simple mesure économique ?
Depuis
40 ans,
les gouvernements successifs ont réussi à
créer une pénurie de médecins en
mettant en place un numerus clausus
beaucoup trop bas. Le mot d’ordre était :
moins il y aura de médecins,
moins il y aura de dépenses de santé.
Aujourd’hui, on en voit les
conséquences : les médecins qui
étaient au nombre de 207 000 en 2006
ne seront plus que 187 000 en 2020. Il faudra attendre 2030
pour arriver
de nouveau à 205 000. Ce déficit
organisé va survenir en plein « papy
boom » alors que l’on devra faire fasse
à une explosiondes
pathologies liées à l’âge et
à la
dépendance. D’où
l’idée du métier de praticien
paramédical pouvant remplacer le
médecin dans certaines fonctions. Cette proposition
étant basée sur ce qui se
fait depuis longtemps aux USA qui ont comme chacun sait le meilleur
système de
santé au monde… Expérience reprise au
Canada, en Angleterre et dans d’autres
pays.
Parmi
les
exemples qui sont donnés, on peut citer :
diagnostic, prescription
d’examens ou renouvellement d’ordonnances par un
infirmier praticien,
détartrage par un hygiéniste dentaire au lieu
d’un dentiste, anesthésie locale
et petite chirurgie par un pédicure, les manipulateurs radio
pourraient faire
certains examens à la place d’un radiologue ou
à distance à l’aide de la
télémédecine, l’orthoptiste
pourrait remplacer l’ophtalmologiste, un technicien
formé remplacer l’anatomopathologiste pour les
prélèvements, un STAPS remplacer
un kinésithérapeute…
La
liste peut
être très longue et l’idée
est déclinable à l’infini :
-on
manque de médecins, on remplace par des infirmiers ;
-on
manque d’infirmiers, on remplace par des
aides-soignants ;
-on
manque d’aides-soignants, on remplace par des agents
hospitaliers ;
-on
manque d’agents, on remplace par des auxiliaires de vie, etc.
Ainsi,
alors
qu’il faut au minimum10 ans pour former un médecin
et seulement 3 ans pour un
infirmier, on propose d’ajouter 2 ans
supplémentaires pour les praticiens
paramédicaux (5 ans). L’objectif serait en
particulier de combler les déserts
médicaux qui sont de plus en plus étendus. Mais
personne ne tient compte du
fait que 63% des infirmiers sont à
l’hôpital, et que leur implantation en
libéral reproduit en l’amplifiant les
disparités géographiques des médecins
généralistes qui prescrivent la
majorité de leurs actes. Est-ce à dire que ces
super infirmiers se verraient imposer leur lieu
d’exercice ? On voit bien
la dérive qui va se produire, de soignants moins
qualifiés qui feront ce que
les médecins ne veulent plus faire. Ce qui est
déjà le cas dans notre pays avec
les médecins à diplôme
étranger qui sont sous payés et
surexploités : par
exemple, c’est eux qui assurent aujourd’hui la
majorité des gardes de nuit dans
les hôpitaux, qui assurent les urgences et qui font tourner
les hôpitaux
généraux.
Par
rapport à ce
nouveau métier de praticien, il n’est donc pas
question de concurrence
déloyale, mais d’une baisse progressive de la
qualité des soins. L’objectif
n’est donc pas une question de santé publique,
mais simplement de combler un
déficit (consécutif à une mauvaise
politique de santé) par le moyen le plus
rapide et le plus économique.
« Je défends
l’Hôpital Public, lieu de formation des professions
médicales et paramédicales, de
l’innovation et des progrès
thérapeutiques, qui offre à tous, sans
discrimination, des soins de qualité.
Je m’oppose à son
démantèlement qu’annoncent
d’une part un nouveau mode de direction qui aura pour souci
principal la rentabilité, d’autre part des
suppressions d’emplois non justifiées qui
altèreront la qualité des soins.
L'Hôpital Public doit avoir un financement lui permettant de
remplir ses missions.»
Une
page Facebook est consacrée à "l'hôpital public qu'on assassine"
avec des informations régulières sur ce qui se
passe à l'hôpital.
Selon le MDHP, il est prévu de supprimer 1300 emplois
à l'APHP en 2011.
Les calculs du MDHP sont ici.
STOP! Mutuelle ou percepteur?
Trop c'est trop!
(18
décembre 2010)
Editorial
de
Jean-Claude LABEYRIE, Président de la MPCDC, paru dans la
Revue
de la Mutuelle du Personnel de la Caisse des
Dépôts de
novembre 2010.
"Aujourd'hui les mutuelles deviennent les percepteurs de la
Sécurité sociale, alors que l'Etat
détourne les
fonds (20 milliards d'euros) initialement
prélevés sous
différentes formes de retenue NON REVERSEES à la
Sécurité sociale.
Les nouvelles dispositions de déremboursement
arrêtées par le gouvernement et la taxe sur les
mutuelles
de Monsieur Baroin ministre du Budget, qui doit faire l'objet d'un vote
mi-novembre, sont des ponctions à double effet pour les
adhérents puisque leurs cotisations, malheureusement en
augmentation, vont devoir servir à payer la taxe et donc
diminuer la possibilité d'améliorer nos
prestations.
D'un coté, on nous demande de faire des réserves
prudentielles pour assurer la pérennité des
mutuelles et
de l'autre, on nous taxe anormalement faisant
référence
aux assurances mercantiles.
Il serait souhaitable que nos élus, de tout horizon
politique,
prennent conscience de la réalité des choses,
qu'ils
s'imprègnent des réalités de la vie
quotidienne
des patients qui aujourd'hui, ne sont plus à même
de se
soigner parce qu'ils n'ont plus, entre autres, les moyens
d'acquérir une couerture sociale.
Il est vrai que s'élever contre ces
inégalités,
souhaiter que l'esprit mutualiste - fondateur de notre mouvement -
puisse continuer à apporter une véritable aide
aux plus
démunis, demanderait à certains de nos
élus du
courage et un peu moins d'ambition personnelle."
C'est l'hôpital qu'on
assassine !
(13
décembre 2010)
Ci-joint un
appel des
soignants pour la défense de l'hôpital public. Ce
texte
dénonce le manque de personnel organisé dans les
hôpitaux au nom d'hypothétique
rentabilité. Il faut
être nombreux à le signer: médecins,
infirmières, aides-soignantes, kinés, assistantes
sociales, psychologues, secrétaires... y compris
administratifs.
Lire l'appel: ici
Pour le signer, il faut envoyer votre nom, prénom,
profession et lieu d'exercice à:
pourlhopital@yahoo.fr
Tenon craque
(12
novembre 2010)
Un
article paru dans le journal Le Monde d'aujourd'hui décrit
l'état catastrophique dans lequel se trouve
l'hôpital
Tenon (APHP - 20ème arrondissement de Paris). Il est plus
que
probable que la situation actuelle de cet hôpital
préfigure celle de l'hôpital public de demain.
Dans son blog du 26 octobre 2010, Christophe
Barbier,
rapporte les propos de Roselyne Bachelot sur les vieux. Pour elle,
d'ici 2 générations tout le monde va vivre 150
ans en
bonne santé et toutes les maisons de retraite seront vides.
De
toute façon, elle a la solution en cas de maladie
comme
dans sa famille où il n'y a « Aucun cas
d’Alzheimer dans ma famille. On vit vieux et on meurt bien. Avec une bonne proportion
de suicides stoïciens, où l’on part quand
on l’a décidé, pour ne pas peser sur la
famille. » L'euthanasie joyeuse pour
les vieux malades.
En
période de crise économique, le vieillissement
important
de la population est vécu comme une menace
financière :
les vieux coûtent trop cher, soit parce qu’il faut
financer
leurs retraites (problème d’actualité),
soit parce
qu’ils sont malades et consommateurs de soins
(déficit de
la Sécurité sociale). Il faudrait donc les
«faire
payer», d’autant plus que le niveau de vie moyen
des
retraités serait désormais
supérieur à celui des actifs de moins de 50 ans.
D’où les multiples propositions qui ont vu le jour
ces
derniers mois et qui concernent aussi bien les très
âgés que les seniors.
Il faut aussi savoir que,
pour les patients non atteints de maladies chroniques, seuls
55 %
des soins de ville sont remboursés et que les "reste
à
charge" des français en général ne
cesse
d'augmenter: ici
Non au sacrifice des
aînés dépendants
(23 août 2010)
Pétition
demandant de renoncer au projet d’Allocation unique
dégressive (AUD) qui viendrait remplacer et regrouper
l'Allocation Personnalisée à
l’Autonomie (APA), l'allocation logement, l'aide sociale, et
les aides fiscales. Cette nouvelle allocation fortement
dégressive en fonction du revenu aurait pour
conséquence néfaste de limiter ainsi le nombre de
bénéficiaires.
Les bénéficiaires de cette AUD devraient gager
leur patrimoine et subir ainsi une récupération
sur leur succession dans la limite d’un plafond,
pervertissant encore un peu plus le principe de solidarité
intergénérationnelle en faisant peser sur les
aînés, leurs enfants et petits-enfants, une
responsabilité insoutenable.
Le
MDHPestime que
l’heure est
venue de tenir nos engagements. Il appelle tous les médecins
hospitaliers,
internes, CCA, attachés, PH, MCUPH, PUPH, quelles que soient
leurs fonctions
administratives, leurs sensibilités syndicales ou
politiques, à participerà L’ASSEMBLEE GENERALE DU
23 SEPTEMBRE A 18H
A L’AMPHITHEATRE LUTON (Faculté Cochin, 24 rue du
Faubourg Saint-Jacques 754014
Paris).
Le
chiffre de 100 000
euros pour 15 jours d'hospitalisation avancé par Alain Minc
était tellement invraissemblable qu'il était
faux!
Joint par Libération,
voici sa réponse : "Ecoutez,
c'était illustratif. Ce montant est sans doute plus
élevé que la réalité. Seize
jours de
service de pointe, ça doit être 20 000 ou 25 000
euros...
J'ai délibérément pris un chiffre qui
frappe; le
montant que j'imaginais qu'on puisse me réclamer."
Autrement dit, il ne connaît pas le coût
réel de
l'hospitalisation de son père (probablement autour de 15 000
euros), mais il a volontairement choisi une somme très
élevée pour marquer les esprits. Pour faire peur.
Sous-entendu, "vous voyez que les vieux ça coûte
cher".
Vendredi 7 mai,
Alain Minc a donné une grande interview dans
l’émission Parlons net de France Info-le Point. Il
y a abordé diverses questions d’un point de vue
économique (la Grèce, les retraites…),
dont celle de la vieillesse qu’il ne voit que comme une
charge financière. Ce passage a été
mis en avant sur le site Internet de France Info et a
été rediffusé en boucle le samedi 8
mai.
Qu’a-t-il
dit ?
Il a pris
l’exemple de son père, âgé de
cent deux ans, qui a été hospitalisé
quinze jours dans un service de pointe pour un coût
de 100 000 euros ! Pour lui, c’est un luxe
immense et il trouve aberrant que l’État lui ait
fait ce cadeau. Il faudrait voir « comment on
récupère les dépenses
médicales sur les très vieux en mettant
à contribution ou leur patrimoine, quand ils en ont un, ou
le patrimoine de leurs ayants droit ».
Cette
proposition est absurde, inacceptable et discriminatoire
vis-à-vis des malades âgés.
Pour
lire mon article : ICI
Voir l'analyse de mon papier sur le site cinquième-risque.fr
Et sur le site Rue89
Dehors, les vieux !
(23 avril 2010)
A
lire dans Le Monde daté du 24 avril 2010 Lien Texte
Un rapport qui tombe
à pic
(10 avril 2010)
Au
moment où
les syndicats négocient avec le directeur de l'APHP pour
qu'il
revienne sur les restructurations annoncées et la
suppression au
minimum de 4000 postes d'ici à 2012 (dont une grande partie
de
soignants), le journal Le Parisien
du 31 mars dernier présente de manière
provocatrice un
rapport de la chambre régionale des comptes d'Ile-de-France.
Ce rapport
qui a été rendu public le 18 février
2010 repose
sur des données de 2004 à 2007 alors que les
principaux
plans d'économies de l'APHP ont surtout
débuté
à partir de 2007. Ce rapport a donné lieu
à une
réponse très critique et très
détaillée de la direction de l'APHP qui en
conteste de
nombreuses données. De plus, la présentation du
journaliste du Parisien est très arbitraire car il n'a
retenu
que certains chiffres (les plus caricaturaux) alors même que
dans
le rapport, ces chiffres étaient souvent corrigés
en
fonction des éléments de comparaison
utilisés.
Ainsi, lorsqu'on compare l'APHP aux hôpitaux de Lyon et
à
l'AP de Marseille, il n'existe plus de différence, en dehors
d'un nombre très importants de directeurs.
Voici le
communiqué de presse du Mouvement de Défense
l'Hôpital Public (MDHP) 6 février 2010 :
"Lancée en
juin dernier à l’issue du vote de la loi HPST, la
pétition de défense de
l’hôpital public, que l’on peut signer en
ligne (www.petition-mdhp.fr) ou à
laquelle on accède via le site du Mouvement de
défense de l’hôpital public (www.mdhp.fr), connaît
un succès grandissant. En
une semaine, plus de 80 000 personnes supplémentaires
l’ont signée. Le total des
signatures dépasse les 277 000 au moment où nous
écrivons ces lignes. Cette envolée est
liée aux annonces de suppressions de postes à
l’Assistance publique-hôpitaux de Paris et aux
menaces que ces suppressions font peser sur
l’accès aux soins et la qualité des
soins.
Dès
la discussion de la loi HPST, nous avions alerté
l’opinion publique de ces dangers qui, hélas, se
concrétisent.
La
mobilisation des patients et leur entourage, des soignants et de
l’opinion publique atteint un niveau exceptionnel.
L’objectif du million de signatures que nous nous
étions fixé est à notre
portée. Cela traduit de la part des Français le
rejet de la politique purement comptable imposée de
façon arbitraire aux hôpitaux publics."
Par ailleurs, voici une
pétition concernant la biologie gériatrique
à l'APHP
LA RESTRUCTURATION DE
L’AP-HP DOIT-ELLE SACRIFIER LE LABORATOIRE MULTISITES DE
BIOLOGIE GERIATRIQUE ?
La
biologie médicale des hôpitaux de
gériatrie de l'AP-HP, Emile-Roux
(Limeil-Brévannes - 94), Joffre-Dupuytren (Draveil -91) et
Georges-Clemenceau (Champcueil - 91), est en péril.
Une décision de transfert des activités de
biologie gériatrique vers l’hôpital
Henri Mondor, pour le deuxième semestre 2010, nous a
été communiquée par la direction du
groupe hospitalier. Cette décision est prise sans
concertation préalable et sans
l’élaboration d’un projet
médical pour le futur laboratoire de biologie multisites du
groupe hospitalier.
Dans l’état, si cette décision
était menée à son terme, elle aurait
des conséquences quant à la prise en charge des
patients très âgés et une perte de
chance pour ces patients.
Nous prenons en charge avec toute l’attention requise les
prélèvements et les examens biologiques des
patients de plus de 85 ans,
Nous proposons aux médecins les
éléments biologiques complémentaires
de diagnostic. Les prélèvements de nos patients
sont précieux ; ils sont difficiles à refaire
(capital veineux, patient agité, non coopérant).
Les soignants et les médecins sont satisfaits, depuis plus
de 10 ans, des prestations et des conseils donnés par le
laboratoire,
Le rapport coût/activité du laboratoire multisite
de biologie gériatrique est équivalent
à celui des laboratoires d’Henri Mondor.
Pourquoi
le laboratoire a-t-il eu le prix "Qualité -
AP-HP" en 2001 ? Pourquoi
le travail d’épidémiologie fait
à Emile Roux a-t-il été reconnu comme
n°1 national en 2008 ? Pourquoi
le laboratoire a-il été reconnu comme point fort
d’un rapport d’expert de la Haute
Autorité de Santé dans le cadre de la
certification ? Pourquoi
le laboratoire est-il à l’initiative et
participe-t-il à des Programmes Hospitaliers de Recherche
Clinique ?
Ce
n’est pas le fruit du hasard, mais grâce au travail
d’une équipe, sur plusieurs années,
œuvrant dans un souci d’efficience, pour la
pertinence et la qualité des examens biologiques qui lui
sont confiés afin que les cliniciens disposent de
résultats fiables dans un délai compatible
à assurer un soin approprié aux patients. Les
personnels du laboratoire sont fiers d’appartenir
à l’AP-HP qui leur a permis,
jusqu’à présent, d’offrir une
prestation biologique de qualité aux patients les plus
fragiles. L’AP-HP doit garder cette mission sur nos trois
sites qui rassemblent prés de 10 % des lits de
l’AP-HP.
Le
futur laboratoire de biologie multisites du groupe hospitalier reste
à inventer. Mais il ne doit pas naître sur le
champ de ruines du laboratoire de biologie de ces trois
hôpitaux gériatriques mais, dans le cadre
d’une nouvelle organisation concertée ayant
défini les périmètres, les droits et
les devoirs de chaque acteur.
En
signant cette pétition, vous soutiendrez notre action afin
qu’une réflexion soit menée, en
concertation, pour l’élaboration d’un
projet médical préalablement à toute
décision de transfert.
Face
au projet de
suppression d'emplois à l'APHP - 1000 postes de soignants et
150
postes médicaux pour l'année 2010, et un total de
6000
emplois d'ici à 2012 - les médecins
impliqués dans
le mouvement contre la loi HPST ont proposé un texte
d'engagement de démission collective (et de non remplacement
des
démissionnaires) de toutes les fonctions administratives.
Actuellement, plus de 800 médecins ont signé ce
texte,
dont le président et le vice-président de la CME,
la
plupart des présidents de CCM (84%) et 64% des chefs de
pôle. Pour ceux qui veulent signer ce
texte, il faut envoyer ses coordonnées au Dr Bernard Granger
(bernard.granger@cch.aphp.fr). Une
assemblée générale est
prévue le mardi
15 décembre à 18h00 à la
Pitié (Amphi F).
L'ensemble des syndicats se mobilise également
contre ce plan social.
Il
faut lire
l'éditorial de Pascal Maurel dans la revue
"Décision
Santé" qui vient de paraître.
Intitulé "Le
temps des marron", il est court mais très clair.
En voici des extraits:
"Le
trou de la Sécu est un des marronniers les plus fameux de la
presse française, tombant sans surprise à chaque
rentrée automnale. Depuis quinze ans, à
l'exception du tournant du millénaire (
+ 1,2 milliard d'euros en 2001 avec le couple
Jospin-Aubry), les comptes du régime
général naviguent en eaux profondes autour de dix
milliards d'euros.
11,
6 milliards d'euros en 2004 ont même
été inscrits sous la férule de
messieurs Douste Blazy et Bertrand. Le duo Bachelot-Woerth, pour sa
part, se verra affublé dans les livres d'histoire
économique de dix milliards de déficit
en 2008, vingt milliards en 2009 et trente milliards
prévus en 2010. Ces déficits sont vertigineux
mais pas étonnants. La crise économique et les
mauvaises rentrées fiscales et sociales sont telles que
l'État voit ses comptes se détériorer.
(...)
De
ce point de vue, les accusés doivent donc être
moins les médecins que les financiers et autres
ultralibéraux à l'origine de la crise et qui
s'alarment aujourd'hui de la mauvaise gestion de l'État
Français. L'une des victimes d'un tour de vis
nécessaire sera bien en revanche le malade le moins riche
(...)
Avec ce
déficit abyssal, le législateur aura la tentation
de restreindre l'offre de soins et de renoncer à la
redistribution sociale. Danger donc. "
Pétition pour un
5ème risque solidaire
(3 novembre 2009)
Des
associations, organisations de retraités, professionnels,
syndicats, lancent une pétition adressée
à Nicolas Sarkozypour un vrai
5ème risque.
Ils
alertent sur : -
Le manque de personnel et de professionnels qualifiés dans
les établissements de personnes âgées
et les services d’aide et de soins à domicile, -
La charge financière trop élevée en
établissement ou dans le cadre du maintien à
domicile pour les personnes âgées ou pour leurs
enfants, -
L’augmentation du forfait hospitalier et le
déremboursement de nombreux médicaments, -
La non prise en compte par le gouvernement de la perte
d’autonomie sous la forme d’un cinquième
risque, -
Les remises en cause répétées de notre
système de sécurité sociale
fondé depuis la Libération sur la
solidarité intergénérationnelle.
Il exigent 1.
L’augmentation significative du nombre de professionnels
qualifiés dans les établissements et à
domicile, 2.
L’allégement du reste à charge pour les
résidents et les familles, 3. La
suppression du forfait hospitalier et des déremboursements
de médicaments, 4.
L’utilisation complète des crédits de
la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie
à destination des personnes âgées et
personnes handicapées, 5. La
création
d’une nouvelle branche de la protection sociale - dite
« cinquième risque » -
comme s’y
était engagé le candidat aujourd’hui
Président de la République ;
basée sur la
solidarité nationale et financée par
l’ensemble des
revenus (capital et travail).
Cette pétition est à
l’initiative des organisations suivantes :
- ADPA Grenoble,
- ALERTES,
- Association des Directeurs au service des personnes
âgées (AD-PA 38),
- Fédération Départementale des
Aînés Ruraux,
- Fédération Générale des
Retraités de la Fonction Publique (FGR-FP),
- Fédération Nationale des Associations de
Retraités (FNAR),
- France Alzheimer Isère,
- Mutualité Française Isère,
- Retraités FO,
- Syndicat Retraités CFDT Isère,
- UD CGT 38,
- Union Départementale des Centres Communaux
d’Action Sociale (UD CCAS),
- Union Nationale de l’Aide, des Soins et des Services aux
Domiciles (UNA Isère),
- Union Nationale des Retraités et Personnes
Agées (UNRPA)
Téléchargez la
pétition à retourner à
Alerte avant le 30 novembre ALERTES
La Grange du Château
8 rue du Château
38320 EYBENS
La politique
médico-sociale organise la maltraitance
(1
novembre 2009)
Cet article
est paru dans le journal l'Humanité
du 24 octobre dans un dossier sur les personnes agées:
"Selon
l’association Alma France, qui a conduit plusieurs
études sur la maltraitance des personnes
âgées, les violences psychologiques, fi
nancières et physiques ont lieu, le plus souvent,
à domicile. En institution, il s’agit
plutôt de négligences actives (privation des aides
indispensables à la vie quotidienne : manger, se
lever, s’habiller, aller aux toilettes, utilisation abusive
de la contention ou de calmants…) ou passives (oubli,
abandon…).
Depuis plusieurs
années il existe des campagnes d’information pour
lutter
contre la maltraitance institutionnelle, ainsi que des programmes de
formation destinés aux soignants. Pourtant,
régulièrement des affaires font la une des
journaux
pendant quelques jours, puis sont presque aussitôt
oubliées. Comment expliquer que ces situations de
maltraitance
se répètent en maison de retraite (EHPAD), comme
en long
séjour (SLD), y compris dans les services les mieux
formés et les plus vigilants ?
L’explication est
simple : c’est la politique
médico-sociale actuelle
qui organise cette maltraitance par la réduction des moyens
financiers et humains accordés à ces structures.
Depuis
vingt ans, les gériatres répètent que
les ratios
de personnel (infirmières et aides soignantes) par malade
sont
insuffisants. Le plan « Solidarité grand
âge » de 2006 avait pourtant
annoncé des ratios
de 1 soignant pour 1 résidant. Mais, en 2009, le
gouvernement
est revenu sur cette promesse et annonce plutôt des ratios de
0,6
en Ehpad et de 0,8 en SLD. Ce qui est totalement insuffisant !
De
plus, on assiste aujourd’hui à des marchandages
afin de
diminuer les moyens financiers alloués aux
établissements
pour personnes âgées. Ainsi, lors des nouvelles
coupes
Pathos (Pathos étant l’outil
d’évaluation qui
quantifie les maladies et les besoins de soins des patients en
institution), ce qui est désormais comptabilisé,
ce sont
les actes réalisés et non les besoins des
personnes
malades ! Or, l’état de santé
d’une
personne âgée fragile est fluctuant : si
le risque
de rechutes n’est pas pris en compte, la
sous-évaluation
des besoins est donc évidente. Contre ces pratiques
indignes,
une équipe de gériatres français, dont
je fais
partie, a lancé sur Internet la pétition
« Personnes âgées : la
coupe
réglée ! » (1).
Car
lorsqu’en SLD il y a 3 ou 4 aides-soignantes pour 35 malades
très dépendants, il est impossible de les laver,
les habiller, les accompagner aux toilettes, les faire manger ou boire
correctement. Les soignants sont mécontents de leur travail,
ils culpabilisent et peuvent tomber malades.
L’absentéisme se multiplie, aggravant encore la
situation. L’épuisement professionnel peut alors
aboutir, dans certains cas, à de la maltraitance physique
vis-à-vis des résidants les plus difficiles. Il
est urgent de créer des emplois d’aides-soignantes
et d’infirmières (avec un salaire digne) dans les
maisons de retraite, les services de soins de longue durée
et même les services hospitaliers de gériatrie. Et
bien sûr, sans en faire porter la charge sur les malades ou
leurs familles. Ce personnel doit être financé sur
le forfait soins, car ces personnes âgées sont
avant tout des malades, la dépendance
n’étant qu’une conséquence
chronique de leurs pathologies. C’est la seule
façon de lutter efficacement contre la maltraitance en
institution. Alors, à quand une véritable
politique en faveur de nos aînés dans notre
pays ?"
Comme
dans notre manifeste "la coupe réglée", le
syndicat SYNCASS-CFDT dénonce la
dérive de Pathos qui passe des
soins requis aux soins réalisés. Ils ont
été reçu au cabinet de la ministre et
font des
propositions constructives.
2500ème greffe
de la Foi à l'hôpital Paul Brousse !
(3
octobre 2009)
La Pub contestée
de France Alzheimer
(8 septembre
2009)
On peut sûrement
discuter de cette pub sur la forme (en particulier le slogan
final qui fait assez humour noir), mais sur le fond, elle
présente malheureusement une réalité
de la maladie qui existe. Il s'agit de stades très
évolués de la maladie, mais pourquoi faudrait-il
les cacher? En tout cas, l'association Alzheimer Autrement a
réussi à faire parler d'elle...
Suite
à notre manifeste sur la "coupe
réglée", Agevillage a mis en ligne un sondage sur
ce sujet. Il faut qu'un maximmum de médecins coordonnateurs
participent à cette enquête.
Voici
un texte rédigé par un groupe de
gériatre contre
la réduction des moyens attribués aux maisons de
retraites (EHPAD) et aux soins de longue durée (SLD):
"La
démographie des personnes âgées est
explosive. Dans ce contexte, la nécessité
d’une prise en charge de qualité se fait
pressante,
à domicile comme en institution. Il convient en
priorité
d’améliorer le nombre et la qualification des
personnels
qui ont pour mission de s’engager, seuls ou aux
côtés des familles, dans un accompagnement de tous
les
instants. Sans oublier les conditions
d’hébergement
parfois indignes, survivances d’un passé que
l’on voudrait
révolu. Voudrions-nous finir notre vie dans la
promiscuité et l’exigüité
d’une chambre
double ?
Les
personnes âgées handicapées se voient
refuser ce
qui est admis comme la norme dans lesétablissements pour les
plus jeunes (Foyers d’Accueil
Médicalisés, Maisons
d’Accueil Spécialisées) : un rapport
adapté
de 0,8 à 1,2 personnel équivalent temps plein par
résident, ratio nécessaire à des soins
de
qualité ainsi que le droit à
l'intimité (chambre
individuelle) et à une vie sociale (équipe
éducative). Une véritable
ségrégation par
l'âge. Après avoir cotisé une vie
entière,
on refuse aux personnes âgées
l'élémentaire
solidarité à laquelle elles s'attendent quand
elles en
ont besoin.
Le
projet gouvernemental dit « plan Solidarité Grand
Age
» prévoyait en 2006 d’augmenter
significativement le
nombre de soignants auprès des personnes
âgées :
passer d’un ratio de 0,57 pour 1 résident, tous
personnels
confondus, à 0,65 pour 1 résident. En outre, pour
les
personnes âgées les plus malades et les plus
dépendantes, ce ratio devait être «
augmenté
à un
professionnel pour un résident ». Cette
dernière
mesure devait s’entendre pour les « maisons de
retraite qui
accueillent les résidents les plus dépendants
».
Ces objectifs sont bien loin d’être atteints. Pire,
à partir des évaluations en cours, on assiste
à
des marchandages afin de diminuer les moyens alloués.
Un
mot d’explication : PATHOS est un outil
d’évaluation
qui quantifie les maladies et les besoins de soins des patients en
institution. Par un calcul savant désigné sous
les
vocables de « coupe PATHOS », les
résultats
conditionnent les moyens financiers alloués aux
établissements pour personnes âgées.
Cette pratique
a bien des effets pervers. L’état de
santé
d’une personne âgée fragile est souvent
fluctuant :
la sous-évaluation des
besoins est évidente si le risque de rechutes n'est pas pris
en compte.
Ensuite, seuls les actes techniques sont valorisés, comme
dans
la T2A (tarification à l’activité) qui
finance les
hôpitaux, avec le risque d’une fuite en avant vers
la
technique, pour faire du chiffre. Ainsi peut être
oubliée
une règle essentielle de l’éthique : le
service
rendu à la personne. Ceci pénalise les petits
établissements situés en zone rurale,
éloignés des plateaux
techniques. Ils sont pourtant à taille humaine, à
proximité des familles.
Enfin,
par son mode de raisonnement, la mise en équation de la
personne
humaine et de sa souffrance, PATHOS met en péril
l’humanisation de la fin de la vie. Si le principe de
l’évaluation est intéressant, ce
devrait être
dans une optique de meilleurs soins apportés aux personnes
et
non de restrictions budgétaires. Or, pour couronner le tout,
un
changement des règles d'utilisation de PATHOS a
récemment
été effectué :
n’apparaît plus ce qui
est nécessaire aux résidents. Ce qui est
désormais
comptabilisé dans la réalité, ce sont
les actes
réalisés et non les besoins des personnes malades.
Sera pris en compte simplement ce qui est
fait, occultant ainsi tout ce
qu'il faudrait faire mais qui n'est pas fait faute de moyens. Ces
modifications ont été
décidées de
manière unilatérale, sans concertation et le plus
souvent
sans formation ni information des médecins coordonnateurs
des
établissements comme cela était prévu.
Elles
impliquent un effort de traçabilité consommateur
de temps
pour les équipes déjà
surmenées. Les
résultats de ces changements peuvent se chiffrer par une
perte
de dotation de plusieurs centaines d’Euros par
résident et
par an. Ceci au nom d’économies drastiques et non
de
l’intérêt des personnes
âgées
dépendantes. En fait, il s'agit de faire avaler une baisse
de
moyens en la déguisant en
ajustement technique.
Par
exemple, pour une institution dont la coupe PATHOS de 2009 objective
une diminution de 15 points par rapport à celle de 2007, la
baisse sera de 498 Euros de dotation annuelle par résident.
Pour
cent résidents, cela aboutit à une perte annuelle
de 49
800 Euros, soit l’équivalent du coût
salarial,
charge comprises, d’une infirmière
diplômée
d’État. Aux dépens de qui (personnels),
de quoi
(matériel, prestations, alimentation, investissements)
seront
faites
les économies ? Nous apprenons aussi que certains
réseaux
de soins palliatifs à domicile voient leur budget
réduit
de 20 % alors que ce type de service est primordial pour le maintien
à domicile ou en EHPAD (Etablissement
d’Hébergement
pour Personnes Agées Dépendantes).
Nous,
médecins gériatres, parmi lesquels des
coordonnateurs en
EHPAD, nous élevons contre ces pratiques indignes, en
particulier celle qui consiste à considérer comme
normal
ce qui est effectué en situation d’indigence alors
que le
processus d’évaluation devait permettre de
financer ce qui
devait être mis en oeuvre. Et qui ne l'est pas !"
Il faut
lire la remarquable analyse de Cécile Prieur parue dans Le
Monde daté du 9 juillet 2009:
"Sans faire
de vagues, sans provoquer ni
polémique ni débat, Nicolas Sarkozy fait
profondément bouger les lignes du
système de santé français. Le discours
qu'il a prononcé, le 4 juin, lors du
congrès de la Mutualité
française, à Bordeaux, pourrait transformer
durablement les contours de la Sécurité
sociale. Qu'a
dit le président de la
République ? Que les "ressources
de la solidarité
nationale ne sont pas infinies" et que "les
régimes de base ne
pourront pas tout financer". "La
solidarité nationale,
financée par des prélèvements
obligatoires, continuerade remplir sa
mission, a annoncé M. Sarkozy. Mais
à ses côtés, d'autres formes de
protection sont appelées à se
développer (...). Je souhaite que soient
confiées de nouvelles responsabilités aux
organismes complémentaires."
S'il se
concrétisait dans les années qui viennent, ce
programme
d'action pour l'assurance-maladie acterait un recul de la
solidarité nationale.
Un déplacement des lignes de partage entre assurance-maladie
obligatoire et
organismes complémentaires - mutuelles, instituts de
prévoyance, assurances
privées -, les seconds étant appelés
à augmenter leur part de soins remboursés,
revient à accepter une privatisation partielle du
système de santé. Et s'il
parait indolore pour une bonne part des Français, il se fera
au détriment des
millions de personnes qui détiennent une mutuelle de
mauvaise qualité voire
n'en ont pas du tout.
Aujourd'hui,
la très grande majorité des Français
(92 %) possède
une couverture complémentaire. Mais ce taux important cache
de très nombreuses
disparités. Les salariés sont couverts par des
contrats collectifs, offerts par
leurs entreprises et souvent généreux dans leurs
remboursements. A l'inverse,
les chômeurs, les professions libérales et les
retraités doivent recourir à des
contrats individuels, dont les primes sont souvent indexées
sur l'âge des
adhérents. Les personnes âgées,
notamment, peuvent dépenser plusieurs milliers
d'euros par an pour des couvertures complémentaires parfois
peu performantes.
Au titre des personnes détenant une
complémentaire, se trouvent également les
quatre millions de bénéficiaires de la
couverture-maladie universelle (CMU)
instaurée en 1999 pour les plus
défavorisés et qui est accessible aux revenus
inférieurs à 621 euros mensuels.
Restent les
7 % de Français qui échappent à toute
couverture
complémentaire. Pour ces personnes, qui ne peuvent
bénéficier de la CMU,
adhérer à une mutuelle
représente un trop gros effort financier. La proportion de
personnes "sans
mutuelle" est ainsi de 15 % chez les ouvriers et de 18 % chez les
chômeurs
contre 5 % chez les cadres. Or l'absence de couverture par une
complémentaire
est un facteur important de renoncement aux soins. Selon une
étude de
l'Institut de recherche et documentation en économie de la
santé (Irdes), 32 %
des personnes non couvertes déclarent avoir
renoncé à se soigner en 2006,
contre 19 % des bénéficiaires de la CMU
et 13 % d'une complémentaire privée. Ces
personnes
sacrifient le plus souvent les soins bucco-dentaires, l'optique et les
consultations médicales avec dépassements
d'honoraires, c'est-à-dire les soins
qui sont les moins remboursés par la "Sécu".
Pour tous
ces Français, le projet présidentiel -
transférer des
pans de l'assurance-maladie obligatoire vers les
complémentaires - se traduira
par de nouveaux obstacles dans l'accès aux soins. Le
gouvernement le sait
pertinemment qui a décidé d'augmenter le plafond
de l'aide à la complémentaire
santé, une subvention qui finance en partie
l'adhésion à une mutuelle. Fin
2008, un demi-million de personnes bénéficiaient
de cette aide qui s'élevait en
moyenne à 200 euros par an. Mais ce dispositif laisse de
côté encore bien trop
de "sans-mutuelle" : la population cible est en effet
estimée à 2 à 3
millions de personnes.
En
réalité, à moins de rendre obligatoire
l'acquisition d'une
mutuelle ou d'étendre le bénéfice de la CMU
à des populations plus larges, l'augmentation du champ
d'intervention des organismes complémentaires ne peut que
creuser les
inégalités de santé. Le transfert
annoncé se traduira en effet mécaniquement
par une augmentation des primes. Or ce surenchérissement du
prix des
complémentaires serait bien plus inégalitaire
qu'une augmentation des
cotisations sociales, qui sont proportionnelles aux salaires.
Au nom de
son refus d'augmenter les prélèvements
obligatoires,
M. Sarkozy tourne le dos à l'idée de
redistribution entre hauts et bas revenus,
portée par la Sécurité
sociale. Ce ne sera plus chacun cotise en fonction de ses moyens et
reçoit en
fonction de ses besoins, qui était le dogme fondateur de la
"Sécu",
mais chacun reçoit en fonction de ce qu'il aura
réussi (ou non) à payer.
Le
plus regrettable, dans ce
mouvement, est sans doute qu'il s'opère à
bas-bruit, presque en catimini. La
technicité du sujet permet en effet de masquer l'enjeu
démocratique majeur qui
se pose aux Français : sommes-nous prêts
à payer plus pour notre système de
santé ? Si oui, est-ce dans l'esprit de la
Sécurité sociale ou en
acceptant une
privatisation progressive du système ? Ces questions
mériteraient un débat
public clair. Et non d'être purement et simplement
escamotées."
Communiqué
du CPH et de l'INPH en date du 28 juin 2009 :
"Au terme des
débats parlementaires, et pour la seconde fois, le
gouvernement introduit un ultime amendement, au moment
où plus aucune résistance n’est
possible : le futur directoire ne donnera pas son avis au directeur :
c'était trop. Il ne sera plus que
consulté, pour "concertation".
Les
députés et les sénateurs, de droite
comme de gauche, qui avaient défendu cet avis
du directoire pour tenter de
rééquilibrer les responsabilités de
chacun, sont renvoyés à leurs petites
commissions. Comme les médecins hospitaliers, ils
n’auront été finalement eux aussi, que
"concertés".
Notre lutte a
été vive, mais nous avons perdu : notre
corps professionnel, sans doute encore insuffisamment averti des
conséquences de la loi, n’a pas
l’habitude de descendre dans la rue, et avait du mal
à croire que l’on puisse imaginer un
hôpital sans plus aucun pouvoir décisionnaire de
la communauté médicale. Le pouvoir l’a fait
!
En
pleine période de crise économique
et sociale et
ses conséquences sanitaires majeures,
Nicolas Sarkozy, Madame Bachelot et nos parlementaires de la
majorité auront
délibérément choisi
d’affaiblir l’hôpital public en imposant
une réforme purement gestionnaire et administrative.
Mais
peut-on vraiment penser que les hôpitaux français,
en contraignant leurs médecins
désormais captifs et sommés
d’exécuter leurs contrats
d’activité sous peine de mise en
disponibilité ou de rétorsions
financières seront capables, sous la férule de
directeurs eux-mêmes placés sur sièges
éjectables, de redresser la situation financière
catastrophique dans laquelle ils se trouvent ? On ne pourra
plus, en tout cas, venir chercher la responsabilité des
médecins dans ce naufrage désormais
programmé.
La
ministre ne sortira pas grandie de cet ultime "coup de pied de
l'âne". Les praticiens hospitaliers sauront le lui
rappeler, le moment venu. Fraichement renouvelée, elle a
pourtant déjà fini d’épuiser
le faible capital de confiance qui lui restait. Le divorce est
consommé. Elle ne pourra plus, non plus, se plaindre dans
l’avenir de la faible participation des médecins
à la marche de l’hôpital.
C’est elle, et ce gouvernement, qui l’auront voulu."
Une nouvelle
pétition
(6
juin 2009)
Le
Mouvement de Défense de l'Hôpital Public (MDPH)
lance une pétition nationale:
« Je
défends l’Hôpital Public, lieu de
formation des professions médicales et
paramédicales, de l’innovation et des
progrès thérapeutiques, qui offre à
tous,
sans discrimination, des soins de qualité. Je
m’oppose à son démantèlement
qu’annoncent, d’une part un nouveau mode de
direction qui aura pour souci
principalla
rentabilité, et d’autre
partdes
suppressions d’emplois non
justifiées qui altèreront la qualité
des soins. L’Hôpital Public doit avoir un
financement lui permettant de remplir ses missions. »
Gériatrie.
A quoi sert l’argent censé être
dégagé par la "journée de
solidarité" avec les personnes âgées du
lundi de Pentecôte ? A rien si l’on en
croit notre reportage à l’hôpital
Paul-Brousse de Villejuif, qui depuis la canicule de 2003 a
reçu … quelques ventilateurs. Un
hôpital où les équipes refusent de
réfléchir en termes de coûts.
Nous
regrettons qu’en raison de la surcharge de votre emploi du
temps
les 28 Avril
et 14 Mai, vous n’ayez pas pu recevoir une
délégation des manifestants de la
communauté hospitalière. Nous vous sommes
reconnaissants
d’avoir répondu à nos
« propositions
pour une réforme de
l’hôpital »..."
Suite
à l'article paru dans le Nouvel Observateur et
intitulé
"Dix propositions pour une réforme", la ministre de la
santé a répondu aux 25 mandarins par une lettre
très détaillée envoyée par
e-mail. Ceux-ci
lui répondent en retour.
Leader
du mouvement de défense de l’hôpital
public (MDHP),
le Professeur Bernard Granger vient d’être
censuré par son employeur l’APHP car
il a fait circuler un document considéré comme
confidentiel concernant les 705
suppressions de poste prévues en 2009. Il risque
même des sanctions
disciplinaires pour manquement au droit de réserve. Une
menace qui tombe bien
au moment où la loi HPST est de plus en plus
critiquée.
Dans une interview au journal
Le monde (29 avril
2009) Jean-Pierre Raffarin, sénateure et
vice-président
du conseil national de l'UMP prend position sur le projet de loi HPST
et l'hôpital:
"La réforme de
l'hôpital suscite de fortes inquiétudes dans le
corps médical. Faut-il la maintenir ?
-Le Sénat transformera
fortement le projet de loi. L'hôpital, c'est très
important dans la vie quotidienne des Français. Le texte
voté par l'Assemblée nationale est trop confus.
On mélange la gouvernance de l'hôpital, les
questions de démographie médicale et de
santé publique. Il faut un texte à part sur la
santé publique et recentrer le projet de loi sur ses
objectifs.
-En l'état actuel, la
gouvernance de l'hôpital ne me paraît pas
satisfaisante. On
ne peut considérer le directeur de l'hôpital comme
un PDG, il faut rééquilibrer les
responsabilités entre l'administration et la
médecine au sein de la gouvernance.
Est-ce un nouveau coup
d'arrêt de la majorité aux réformes de
Nicolas Sarkozy ?
-La majorité parlementaire
sait être solidaire mais le Sénat n'a pas
l'intention de considérer que la réforme qui sort
du conseil des ministres est une réforme achevée.
Nous
affirmerons nos convictions : pas de médecine sans
médecins. Il n'est pas acceptable non plus que
le CHU domine l'ensemble de la communauté
hospitalière territoriale car c'est une rigidité
pour les autres établissements."
Pour ceux qui ne seraient
pas au courant
(16 avril
2009)
Le
Nouvel Observateur publie cette semaine un texte
signé par 25 professeurs des hôpitaux de
l'APHP dénonçant le projet de réforme
de Roselyne Bachelot, dont "le maître-mot n’est
plus la santé mais la rentabilité".
"Devant
le refus du gouvernement d’accepter tout amendement
à
la loi HPST, dite loi Bachelot, la communauté
médicale de l’AP-HP, réunie en
assemblée générale le 8 avril
2009,
a décidé
d’appeler à l’action
l’ensemble
des médecins des hôpitaux.
À partir
d’aujourd’hui, nous arrêtons toute
participation aux activités de gestion
hospitalière (Comités exécutifs
locaux,
Comités consultatifs médicaux, Commission
médicale d’établissement,
réunion de
pôles, préparation du plan stratégique,
etc.).
Nous informons le gouvernement
et les sénateurs qui vont
discuter et voter la loi que si elle n’est pas
amendée, elle s’appliquera sans
nous.
En accord avec
l’ensemble des syndicats médicaux et de
personnels de l’AP-HP, nous appelons à une
journée de grève le 28 avril
avec manifestation de tous les personnels de
l’hôpital, praticiens,
internes, chefs de clinique-assistants, infirmières,
aides-soignants,
paramédicaux, administratifs, techniques et ouvriers.
Nous
sommes d’accord pour agir avec l’ensemble des
organisations syndicales contre la suppression des emplois pour de
simples
raisons de rentabilité financière, et contre une
vision purement comptable de
l’hôpital. Nous sommes pour une gestion rigoureuse
des deniers de la
collectivité, au service de
l’égalité d’accès
à des soins de qualité.
Nous
demandons la convocation d’états
généraux pour une
vraie réforme de l’hôpital et du
système de santé.
Nous
appelons l’ensemble des communautés
médicales de la
région parisienne et de province à nous rejoindre
pour créer un mouvement national de défense
de l’hôpital public.
Nous appelons les usagers, les
associations de patients et
la population à se joindre à nous."
Loin des clichés
de "mandarins"...
(6
avril 2009)
Maintenant
que de plus en plus de médecins hospitaliers prennent
position
contre la loi HPST et espèrent beaucoup des
sénateurs, il
semble qu'il y ait de nombreuses positions différentes. En
particulier de nombreux médecins (souvent chefs de service)
sont
contre la disparition des... services; alors que les chefs de
pôles sont contre la disparition du rôle des...
pôles; et les présidents de CCM/CME sont contre la
disparition des... CCM/CME. Il y a donc malheureusement beaucoup de
corporatisme dans toutes ces prises de position et il n'est pas
sûr que ça soit toujours en faveur de
l'hôpital et
des malades.
La
dernière lettre aux sénateurs émane
donc des
présidents de CCM/CME et des chefs de pôles de
l'APHP,
loin des clichés de "mandarin"...
Alors
qu’elle vient d’être votée
à l’assemblée nationale, les chefs de
service et les
présidents de CME (commissions médicales
d’établissement) ont enfin
réalisé le danger
que représente la loi HPST (Hôpital, patients,
santé, territoire). Même s’ils
n’en
contestent qu’une partie – celle qui les concerne
directement, à savoir la
disparition des services et du rôle de la CME
– si leur prise de position aboutie, on peut
s’attendre à voir contester les pôles
eux-mêmes, la T2A et le regroupement
des hôpitaux.
Il semble aujourd’hui que la résistance
s’organise.
Même
Bernard Debré qui est plutôt favorable
à cette loi (« …nous
devons impérativement transformer un
tiers de nos petits hôpitaux en établissements de
moyen ou long séjour… »)
a pris position contre la disparition des services et a émis
l’hypothèse que l’objectif
de cette loi était de « simplement
supprimer les hôpitaux publics pour favoriser
l’émergence des cliniques ».
Il
est quand même regrettable à l’APHP que
ceux qui
dénoncent maintenant cette loi
sont les mêmes qui ont mis en place la nouvelle gouvernance
qui
en constituait
la première pierre et qui ont voté le budget 2009
qui
prévoit la suppression de
700 postes dont des postes d’aides soignantes,
d’infirmières et même de
temps médical ! D’autant plus que le plan
d’économie proposé à
l’APHP
jusqu’en
2012 est de 100 millions d’économies par an, soit
au
minimum une suppression
prévisible d’au moins 2100 emplois
supplémentaires.
Le
racisme anti-âge ou âgisme est de plus en plus
fréquent dans notre société.
Même si
l'âgisme comprend toute forme de discrimination, de
ségrégation ou d'exclusion prenant
l'âge pour motif
- et ce quel que soit l'âge - il concerne principalement les
personnes âgées. Début 2008 a
été
créé l'Observatoire de l'âgisme, un
collectif
rassemblant associations, médias, chercheurs et
personnalités désireux de
réfléchir aux
discriminations liées à lâge afin de
mieux lutter
contre. Ils ont mis en place un site Internet et une lettre
d'informations régulièrement mis à
jour. A
consulter pour faire la chasse aux idées reçues.
Hippocrate
réveille-toi, l'hôpital est devenu fou !
(18
février 2009)
"Pendant longtemps, le
travail des médecins à l'hôpital a
consisté à soigner le malades de leur mieux, à
faire de l'enseignement pour les jeunes médecins et
soignants, et un peu de recherche lorsque
c'était possible. Depuis les années 2002-2003,
les choses ont changé. On a
arrêté de parler de malades, pour ne plus penser
qu'en termes d'activité, d'objectifs, d'efficience, d'indices
de performance.
Avec le nouveau projet
"Hôpital, patients, santé et territoires" (HPST)
et le regroupement des hôpitaux,
il n'est question que de "maîtrise des coûts de
production" et de "positionnement face
à la concurrence", comme si la santé pouvait se
négocier en parts de marché. Il
n'est plus jamais question des malades ni de la qualité des
soins. Notre
travail n'est plus de soigner mais de remplir des lits ! Les
médecins sont devenus des gestionnaires qui
doivent rentabiliser au mieux chaque malade. (...)"
Article paru dans Le Monde
daté du 14 février 2009
Après
avoir publié en 2006 le livre « On tue
les
vieux » qui a eu un succès
médiatique et commercial important (12000
exemplaires vendus), la journaliste Dominique Prédali et le
gériatre Jacques
Soubeyrand récidivent, avec la publication d’un
nouveau livre intitulé
« Douze
gériatres en colère ».
Ce titre qui fait référence au
célèbre
film « Douze hommes en
colère » est malheureusement
très mal choisi,
car le lecteur s’attend à lire 12
témoignages et il n’en est rien.
L’éditeur
aurait du mieux faire son travail, et choisir un titre plus explicite.
Idem
pour les titres des chapitres. Il aurait été plus
clair de mettre « En
Afrique », « En
Inde », « En
Russie », « En
Italie »… en gardant les titres actuels
comme sous-titres. Quoiqu’il en
soit, ce livre est extrêmement bien documenté et
intéressant. On découvre ainsi
l’ampleur mondiale de la maltraitance des vieux que ce soit
dans les pays
pauvres comme dans les pays riches. Partout, les vieux ne rapportent
rien, ils coûtent
cher et leur nombre ne cesse d’augmenter. Dans les pays en
voie de
développement, ils sont une charge financière et
ils sont considérés comme des
sorciers qu’il faut éliminer. Dans les pays
favorisés, ils sont devenus un
fardeau et on les abandonne le plus souvent à
l’hôpital.
L’ambition
des auteurs et de l’éditeur est bien
sûr, plus
que de vendre leur livre en France, de pouvoir le traduire à
l’étranger.
Une
lettre ouverte signée par de nombreux universitaires
parisiens
vient d'être envoyée au Président de la
République. Elle évoque les dangers de la
situation
actuelle de l'hôpital public et les risques
supplémentaires liés au projet de loi
"Hôpital,
Patients, Santé, Territoires". Elle demande un
débat
national sur le devenir de l'hospitalisation publique.
"Les
hôpitaux ont besoin de s’adapter aux
progrès de la médecine, à
l’évolution des
besoins de santé de la population, et aux changements des
conditions de travail
des professionnels. Ils doivent faire face à des
difficultés financières, liées
en partie à des problèmes
d’organisation. Cependant ce n’est pas la seule
cause
du déficit de 29 des 31 CHU et de plus de 80 % des
hôpitaux français. Il s’explique aussi en partie par la mise en place
d’un nouveau mode de
financement inadapté à la majeure partie de
l’activité hospitalière. Ce
n’est
que cette année que devrait être pris en compte
les surcoûts dus à la
précarité
et à la gravité des pathologies, comme si on
avait oublié que les hôpitaux
soignaient les plus pauvres et les plus graves. Le nouveau mode de
financement
ne prévoit pas non plus le surcoût dû
aux activités de recours, lorsqu’un
patient est transféré à
l’hôpital public. Il reste inadapté
à la prise en
charge des services pédiatriques et des grandes
réanimations, qui nécessitent
bien sûr d’avoir des lits vides en permanence pour
pouvoir faire face à un
afflux d’urgences … "
"Nous
affirmons que la dignité et les droits des personnes malades
ou handicapées, valent mieux que les controverses portant
sur l’administration de leur mort. Plus vulnérable
que d’autres, nos obligations à leur
égard sont les plus fortes.
La signification des combats que les personnes malades et leurs proches
mènent au quotidien afin de préserver une
existence humaine digne, justifie des solidarités
concrètes qui ne peuvent se comprendre qu’au
service de leur vie.
On ne saurait ramener à des positions
idéologiques, l’argumentation de
décisions souvent complexes et toujours
singulières dans les circonstances les plus
extrêmes de la mort médicalisée.
L’approche de la mort touche au plus intime. Le devoir de
respect impose la décence et la retenue.
Les
professionnels de santé ne sauraient accepter la mission
d’exécuter, à la demande,
l’acte de mise à mort. Leur vocation les engage
à témoigner sollicitude, considération
et respect à la personne malade, privilégiant une
relation de confiance dans la continuité et la mesure
d’un soin concerté. Leur engagement
auprès de personnes que la maladie ou les handicaps
confinent trop souvent dans les espaces oubliés de la
société, est l’expression
d’une solidarité humaine et d’une
faculté de contrer l’individualisme. Il
s’avère à ce point remarquable
qu’il convient d’en reconnaître la valeur
sociale afin de ne pas laisser dénigrer sa signification."
Même
s'ils pensent encore que la T2A et la nouvelle gouvernance ne sont pas
en cause (!), les présidents des CCM de l'APHP viennent
d'envoyer une lettre ouverte à Mme Bachelot concernant la
situation catastrophique dans laquelle se trouvent les
hôpitaux
publics. En voici un extrait: "Depuis
quelques mois, le ton a malheureusement changé. La place
n’est
plus aux réorganisations et regroupements
médicalement utiles et intelligents,
aux investissements sur des projets prometteurs, la place est aux
économies à
très court terme et à tout prix. Les
investissements non engagés sont
arrêtés. On
nous demande désormais de recruter nos jeunes collaborateurs
sur la base d’une
masse salariale constante qui conduit inéluctablement
à une réduction d’emplois
et compromet l’avenir. Les crédits
d’emplois non utilisés temporairement
« disparaissent ». Les
crédits dits
« fléchés »,
c'est-à-dire devant être affectés
à un besoin de santé publique
spécifiquement
identifié, sont gelés voire
détournés dès qu’ils ne sont
pas immédiatement
engagés. Les dépenses de personnel
supplémentaires (remplacement, intérim), si
importantes dans les périodes de surchauffe, sont
bloquées. Les heures
supplémentaires pour les personnels, les plages
« additionnelles »
(équivalent pour les médecins), tout cela est
soumis à une vision purement
financière la plus drastique qui soit."
Comment
justifier
le passage de l’hôpital de
« service
public » à
l’ « hôpital
entreprise » ?En demandant
l’avis du Comité National d’Ethique.
C’est ce qui a été fait en 2007 avec
l’avis numéro 101 de ce comité
intitulé : « Santé,
éthique et argent : les enjeux éthiques de la
contrainte
budgétaire sur les dépenses de santé
en milieu hospitalier ». Même si
ce rapport ne justifie pas directement la vision économique
de l’hôpital (avec
même une critique très claire de la T2A),
il introduit des notions qui vont permettre aux
politiques de justifier a posteriori la mise en place de la nouvelle
gouvernance. Ainsi, ce rapport introduit la notion
d’utilitarisme par rapport
au point de vue égalitariste habituellement
privilégié en France. L’utilitarisme
fait valoir l’exigence d’une distribution
rationnelle des services de soin en
fonction des besoins à l’échelle
collective. Alors que dans la perspective
égalitariste,
chacun doit être soigné en fonction de ses
besoins, sans
égard à ses conditions d’existence,
à son
âge, à sa position hiérarchique ou
à
son degré de rentabilité sociale.
L’idée
est bien
sûr d’amener progressivement la population
à croire que la situation actuelle
des finances et en particulier de la sécurité
sociale (le fameux trou) est
telle que la seule solution éthique est maintenant de
choisir une politique
utilitariste.
Ce
rapport a
constitué un premier pas. Le second pas a eu lieu cet
été avec la polémique
déclenchée par les propos de Pierre Le
Coz, vice président du comité
national d’éthique dans Le Point du 3 juillet.Celui-ci aurait
dit : « il
vaut mieux correctement prendre en charge un père de famille
de 40 ans qui est
rentable pour la société qu’une
personne de 82 ans qui n’a pas toute sa tête.
C’est évidemment un constat tragique. Mais nous
n’avons pas le choix. »
Face au tollé engendré, en particulier sur
Internet, Pierre Le Coz a écrit que
ses paroles avaient été mal
interprétées et déformées.
Mais dans son interview
du 21 août toujours dans Le Point, il continue sur la
même logique en
expliquant « il faudra
obligatoirement
aborder, un jour ou l’autre, le sujet des dépenses
de santé qui prolongent la
vie sans humanité, et celui de
l’éventuel acharnement thérapeutique
». Alors,
a quand le troisième pas ?
Dans
le même
état d’esprit utilitariste, aux Pays-Bas, une
maison de retraite a proposé que
les réanimations soient facultatives pour les plus de 70 ans
dans l’objectif de
« faire de la place » et de raccourcir les listes
d’attente…
Alors
que nos politiques passent leur temps à critiquer notre
système de santé qui serait inefficace et
coûteux,
une étude américaine montre (sur des
données de
2002/2003) que notre pays est le meilleur ! L'étude porte
sur 19
pays, et la comparaison s'appuie en particulier sur la notion de
"mortalité évitable". C'est à dire les
décès survenus avant 75 ans et qui auraient pu
être évités: maladies
cardio-vasculaires,
diabète, infections bactériennes, cancers
dépistables... Plus ce taux est bas plus le
système de
santé peut être considéré
comme efficace.
Comme dirait le Pr Guy Vallancien, cette étude est du "benchmark intelligent".
Dans ce classement, la France arrive première avec un taux
de 65
décès évitables par tranche de 100 000
habitants,
et les Etats-Unis (dont nous copions actuellement le modèle)
19ème avec un taux de 110/100 000.
De
plus, cette étude analyse également les
coûts de
chaque système. De tous les pays comparés, ce
sont les
Etats-Unis qui dépensent le plus (15% du PIB)! En
comparaison,
la France se situe autour de 10% de son PIB.
Bien
sûr, si on continue de détruire notre
système de
santé, on va faire augmenter la mortalité avant
75 ans,
ce qui devrait permettre de résoudre en partie les
problèmes du papy boom. CQFD
« Redresser
la pente dangereuse sur
laquelle glisse l’hôpital »
(18 août 2008)
Le
rapport du Pr Guy Vallancien
sur la gouvernance hospitalière, remis le 10 juillet 2008,
en dit long sur la
politique hospitalière qui est en train de se mettre en
place. Si certains points
du texte sont très intéressants, en particulier
tout ce qui concerne l’aspect
universitaire, la vision purement économique de
l’hôpital et l’esprit
général
du rapport sont très inquiétants pour
l’avenir. L’hôpital y est une
« entreprise »
comme les autres dont
il faut « améliorer
la production de
soins » dans une « dynamique
de reconquête » et
« penser
son action en terme de marché »
en se basant sur « un
modèle industriel ». Les
communautés hospitalières doivent être
réparties en « filiales ».
Il faut que chaque hôpital puisse comparer ses
prix « dans une
démarche de
benchmark intelligente » et connaisse
réellement ses « parts
de marché ». En effet,
« quel hôpital
pourrait-il vivre
aujourd’hui sans produire son propre chiffre
d’affaire ? » Pour
cela, il faut supprimer le statut d’hôpital public,
vendre le patrimoine
immobilier et foncier hospitalier estimé à 38,6
milliards d’euros, supprimer la CME
(au mieux) ou modifier ses
prérogatives et transformer le statut des
médecins pour les payer à la
performance. En effet, « on
ne
saurait revoir la gouvernance hospitalière sans toucher aux
modes de
rémunération des médecins, des
directeurs comme des personnels ».
« Un plan de
carrière évolutif sera
négocié par contrat tous les 3 ans entre le
médecin hospitalier et sa direction ».
Actuellement
«la tarification à
l’activité (T2A) a
révélé
la sous productivité globale du service public hospitalier
que ne peuvent
masquer les excuses de la prise en charge de toute la misère
de France ».
La situation est bloquée par « l’immobilisme
et le caractère revendicateur de certaines
catégories de praticiens »,
« le comportement
étrange d’élus qui
s’arqueboutent »,
« soutenus
bruyamment par des comités de défense
jusqu’au-boutistes ». Il ne faut
pas « rechercher
à l’extérieur les
explications de ses propres tares ».
« La vision charitable de l’hospice qui
accueille toute la misère du
monde quelle que soit l’heure, le jour ou la nuit ne
correspond plus aux
impératifs de qualité et de
sécurité des soins ».
« Assurer à deux
heures du matin une greffe de
cœur dans un bloc opératoire
ultrasophistiqué au 2° étage tout en
accueillant
au rez-de-chaussée le clochard qui vient chaque semaine
frapper à la porte des
urgences pour se remonter le moral n’est plus acceptable ».
Il
faut donc transformer les
hôpitaux locaux en « plateformes
de
proximité » (premier niveau)
d’où « essaimeront
chaque jour dans les campagnes, des cabinets médicaux
mobiles qui rejoindront les zones les plus reculées du pays.
Des médecins et
des assistants médicaux s’y relaieront pour porter
le soulagement sur place. La
création d’un ramassage par minibus dans les
villages des populations
dépendantes ou ne pouvant conduire assurera
l’accès aux spécialistes
grâces aux
consultations avancées prévues dans ces
plateformes de proximité » !
On a l’impression d’une médecine de
brousse à l’époque de
l’empire
colonial ! D’autre part, au moment où
l’on fête les 50 ans des CHU
(troisième niveau), il est dit que « l’ère
de la loi Debré qui institua la triple mission de soins, de
recherche et
d’enseignement par les mêmes praticiens est
révolue » et il est
rappelé que « dans
CHU, il y a
d’abord la lettre H qui ne saurait s’effacer sous
le dictat de l’université ».
Paradoxalement, alors que la tendance est au regroupement des
structures hospitalières,
il est noté que « la
très grande
taille de certains CHU devient un obstacle à leur management
adéquate et leur
scission en unités plus petites, réactives et
complémentaires est souhaitable » !
Enfin,
« chaque hôpital,
débarrassé de ses poids morts trouvera sa
spécialisation
et son marché ».
Rapport
d’étape de la mission d’information du
Sénat sur le cinquième
risque (8 juillet 2008)
(18
août 2008)
Ce
rapport est instructif car il
rappel le poids financier que représente les institutions
pour les malades et leurs
familles. Les familles acquittent au moins 7 milliards
d’euros par an en
complément des ressources fournies par la
solidarité nationale, dont 5,7
milliards au titre des frais d’hébergement. De
plus, près de 80% des personnes
en institution disposent d’un revenu inférieur au
coût de leur séjour !
Enfin,
il dit clairement que « l’une
des justifications de la
création des agences de santé (ARS) est le
décloisonnement entre le secteur
sanitaire et le secteur médico-social. L’enjeu est
de taille : la reconversion
de lits entre les deux secteurs offre un potentiel
d’économie d’un milliard
d’euros pour l’assurance maladie et permettrait le
transfert de 30 000
lits vers les Ehpad. » Même si
ce chiffre comporte en partie la
reconversion de lits de court séjours, il s’agit
essentiellement de lits de
SLD. Ce qui traduit bien une logique purement économique et
non médico-sociale.
La coupe Pathos n’ayant été faite
qu’a posteriori pour essayer de justifier
cette décision de partition.
Une
lettre de la directrice de la DHOS en date du 12 juin
2008,
vise à expliquer la réforme des USLD en regard
d’un certain « nombre
de difficulté et d’incompréhension ».
Elle signale qu’en 2010, à l’issue des
opérations de partition, « s’il
advenait que l’écart entre l’offre de
soins et les besoins de la population devait être
comblé », « cette démarche de planification pourrait
s’analyser en termes de créations pures pour
lesquelles il faudrait alors
dégager des financements en mesures nouvelles ou par
redéploiements ».
Autrement
dit, pour l’instant on
ferme et on démantèle (des structures qui
fonctionnent et qui sont nécessaires)
pour faire des économies et en 2010
(c’est-à-dire demain) on verra bien s’il
faut revenir en arrière !
Voici
ce qui nous attend d'ici quelques années en France avec les
réformes successives de l'hôpital et de
l'assurance maladie.
Cette
patiente de 49 ans ayant une pathologie psychiatrique est
décédée dans la salle d'attente des
urgences du Kings County Hospital de Brooklyn (New-york)
après 24 heures d'attente, dans l'indifférence
générale.
Encore une attaque
contre le 100%
(24 juin 2008)
Frédéric
Van Roekeghem, directeur de l'assurance-maladie, estime
nécessaire un nouveau plan d'économie
visant principalement les 100%, les médicaments et
l'hôpital. En
particulier l'assurance-maladie propose de ne plus rembourser qu'au
taux normal de 35 % les médicaments à vignette
bleue
actuellement pris en charge à 100 %, alors que ces
traitements
sont souvent nécessaires aux patients ayant une affection de
longue durée (8 millions de malades en France).
Pour l'assurance-maladie, il faut «réserver le
bénéfice» du dispositif
ALD «aux
pathologies qui sont véritablement longues et
coûteuses». Ce qui n'est notamment pas
le cas des personnes souffrant d'hypertension artérielle ou
de certains diabètes, et les
critères d’entrée devraient donc
être
resserrés. Alors que c'est une évidence pour tout
le
monde que le traitement de l'HTA et du diabète, qui sont une
des
principales causes de mortalité dans notre pays, devraient
être une priorité de santé publique. Et
que
meilleure est la prise en charge, meilleure est l'adhérence
au
traitement et plus grandes sont les économies en
évitant
toutes les complications (cardio-vasculaires, AVC, amputations,
ischémies, réanimations....).
Par ailleurs,
l'assurance-maladie propose aussi une batterie de mesures visant
à améliorer la productivité
des
hôpitaux!!! En effet, à l'hôpital,
ça fait
maintenant plusieurs années qu'il n'est plus question de
malades, de soins, de qualité... mais uniquement de
productivité, d'efficience et de rentabilité.
Un nouvel appel :
"Sauver l'hôpital Public"
(20 juin 2008)
L’hôpital
public a subi plusieurs attaques : pénurie de personnel
médical conséquence d’un numerus
clausus trop restrictif poursuivi pendant deux décennies,
manque d’infirmières aggravé par les
conditions d’application de la loi des 35 heures aux
hôpitaux, sous financement
délibéré par la tarification dite
à l’activité sous évaluant
lourdement les activités de l’hôpital
public, limitation abusive de l’enveloppe
budgétaire nationale. Résultat : 29 des 31
Centres Hospitalo-Universitaires (CHU) ont un compte
d’exploitation négatif, le déficit
programmé des hôpitaux dépasse, comme
prévu, les 350 millions d’euros. Le retour
à l’équilibre nécessiterait
d’après la Fédération
Hospitalière de France la suppression de 20 000 emplois.
Pendant ce temps, la Générale de
Santé, qui possède 180 cliniques
privées, a versé 420 millions d’euros
à ses actionnaires. Le secteur des cliniques
privées à but lucratif se développe et
se restructure sous l’emprise des fonds
d’investissements internationaux, exigeant des taux de
rentabilité financière entre 15 et 20 %. Certes,
les hôpitaux doivent améliorer leur organisation
et leur efficience, mais les réformes en cours et une partie
des mesures préconisées par le rapport du
sénateur Larcher, vont (...)
Nous,
médecins,
avons pour métier de soigner tous les malades à
égalité, sans distinction
d’âge, de maladie ou de fortune. C’est le
Serment d’Hippocrate que nous avons
prêté à la fin de nos
études. Notre
devoir est de tout mettre en œuvre en vue de leur
guérison. Or on nous a retiré
les uns après les autres, les moyens dont nous disposions
pour soigner :
manque de médecins, d’infirmières, de
lits, de maternités,
d’hôpitaux… Nous
ne parvenons plus à faire notre
travail.
Merci
de retourner votre signature et votre témoignage le plus
rapidement possible à
AMDDDM,
18 voie Méhul, 94400 Vitry
Quand un
député UMP dénonce les dangers de la
T2A!
(30 avril 2008)
Le
député UMP du Pas de Calais, André
Flajolet, a
remis le 28 avril à Roselyne Bachelot son rapport relatif
"aux
disparités territoriales des politiques de
prévention
sanitaire". Or, si beaucoup de recommandations de ce texte ne sont pas
très originales, il faut signaler les critiques majeures qui
sont faites de la T2A. A l'heure du passage au 100% T2A et des
nouvelles restructurations de l'hôpital public, cette analyse
a
le mérite d'être claire.
"T2A : a aggravé
à l’hôpital le déficit de
prévention et les inégalités de santé... Le
mécanisme du financement à la tarification
à l’activité porte
intrinsèquement des
possibilités de dérives au détriment
de certaines
activités, liées à la
prévention, dont le
geste
technique ne justifie pas un tarif élevé qui
serait cependant défendable du fait du temps d’écoute
indispensable à y consacrer. Il existe donc un risque
de dérive de l’activité dans les hôpitaux au
regard des besoins réels de santé de la
population et singulièrement des personnes les plus fragiles.
Ces actes permettant de réduire les disparités de
santé pourraient ne pas être considérés
comme suffisamment rentables et se trouver
négligés au profit d’autres plus valorisants. En outre,
les personnes qui arrivent tard dans le système de soins
sont plus
lourdement atteintes donc coûtent plus cher. Or le tarif est,
par construction un tarif moyen et
une deuxième inégalité se fait jour
qui serait la
moindre rémunération de
l’activité d’un établissement
accueillant des personnes défavorisées."
et la destruction de
la sécu ne
vont pas assez vite.
Achevons-les !
(28
avril 2008)
L’hôpital
public est en faillite. C’est un système
obsolète,
inefficace, dangereux. Alors que le privé fonctionne bien et
rapporte de l’argent.
Il faut donc, en toute logique, éliminer
l’hôpital public, cette survivance d’un
autre siècle. Pour cela, rien de plus simple :
tarification à l’activité à
100%, regroupement en pôles et fermeture massive de lits
d’hospitalisations
(100 000 depuis 1995)… Mais comme ça ne
va pas encore assez vite, on
demande un nouveau rapport avec maintenant regroupement
d’hôpitaux, fermetures
de services et rémunération (en option) des
médecins en fonction de leur
activité. Plus ils feront entrer et sortir de malades de
l’hôpital (les mêmes ?)
et plus ils seront payés.
Idem
pour la sécu : 1 euro par consultation, forfait
hospitalier, franchise sur les médicaments,
déremboursements, projet de limiter
les 100%... Mais tout ça est insuffisant et ne va pas assez
vite. Il faut aller
vers un système
« individuel » de protection
(chacun pour soi) et
abandonner le système
« solidaire » à la
Française. On
commence donc par
lancer des pistes, des idées, l’air de rien, sans
y toucher. Pourquoi ne pas
laisser l’optique aux mutuelles ? Et
après ce sera les dents. Déjà, on
peut laisser aux mutuelles les médicaments
déremboursés. Puis des mutuelles aux
assurances privées, il n’y aura qu’un
pas à franchir. Et tout ce qui est soins
de confort, pourquoi le rembourser ? Mais où
commence le confort et où
fini le soin ? Après tout, si vous avez une chimio
pour un cancer (c’est
du soin) et que vous perdez vos cheveux. Si vous voulez une perruque,
c’est du
confort ! Idem si on vous enlève un sein et que
vous voulez une prothèse,
c’est du confort ! Et à la limite, si
vous ne supportez pas les vomissements
induits par la chimio et qu’il vous faut un traitement
relativement cher, c’est
aussi du confort…
Bien
sûr, tout ceci est caricatural… mais qui sait si
ça ne
sera pas la réalité de demain.
Jusqu’où
peut aller la prévention ? Peut-on choisir de
mourir par anticipation d’un futur que l’on suppose
« invivable » ?
C’est ce qui vient de se passer en Belgique pour
l’écrivain Hugo Claus qui est mort à 78
ans, le 19 mars 2008, par euthanasie. Il avait semble-t-il une maladie
d’Alzheimer débutante. Evidemment, la loi Belge de
2002 encadre strictement la pratique de l’euthanasie qui
n'est envisageable que si le patient « se trouve dans une
situation médicale sans issue »,
affligé d'une « souffrance physique ou psychique
constante et insupportable » faisant suite à une
« affection accidentelle ou pathologique incurable
». Bien sûr, nous ne connaissons pas le dossier
médical de Hugo Claus, mais très clairement, il
ne semblait pas répondre à ces
critères. D’autant plus, que le diagnostic de
maladie d’Alzheimer est un diagnostic probabiliste
(jusqu’à 15% d’erreurs),
qu’à la phase initiale le principal diagnostic
différentiel est la dépression, et que plus le
niveau intellectuel est élevé, plus le diagnostic
est difficile (effet plafond des tests utilisés). Par
ailleurs, l’évolution de la maladie est
très variable d’une personne à
l’autre, et la période de dépendance
peut survenir après un délai relativement long.
L’évolution de la loi en Belgique, vers une plus
large « utilisation » de
l’euthanasie est très nette. En
décembre 2005, une proposition visant l’euthanasie
des personnes souffrant de démence avait
déjà été faite sans
succès. Aujourd’hui (25 mars 2008), le parti
libéral flamand vient de nouveau de déposer cinq
propositions de loi en vue d'étendre le champ d'application
de la loi belge sur l'euthanasie pour y inclure en particulier les
mineurs et les personnes atteintes de démence incurable. Ce qui prouve que
même lorsqu’on a voté une loi sur un
sujet aussi difficile, il se trouve toujours des groupes pour trouver
que ça n’est pas suffisant et pour vouloir
l’étendre encore plus. Or avec le
vieillissement de nos sociétés et le
« tsunami » prévisible
du nombre de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer,
légaliser l’euthanasie est une solution
économiquement très rentable. En effet, il est
beaucoup plus facile de commercialiser des « kits
euthanasie » (en Belgique, la
société Multipharma qui gère 250
pharmacies a proposé de fournir un kit spécial
permettant de répondre à ce problème
contenant du Penthotal et du Norcuron, et destiné aux
médecins), que de
développer les soins palliatifs et de se donner les moyens
d’accompagner dignement les personnes atteintes de la maladie
d’Alzheimer. Déjà, sur les sites
Belges, on peut lire des témoignages d'aidants qui
souhaiteraient l'euthanasie de leur malade (lien).
Pour l’instant, la France
n’a pas suivi cette voie, mais le débat est
relancé en permanence après chaque nouvelle
« affaire », comme actuellement
avec le décès de Chantal Sébire. Notre
pays n’est bien sûr pas le seul à
s’interroger sur la légitimité et les
dangers de légaliser l’euthanasie et le suicide
assisté. Pour l’instant, seuls quelques pays ont
franchi le pas : l’Orégon aux Etats-Unis,
et la
Suisse pour le suicide
assisté ; les Pays-bas (avril 2002), la Belgique
(septembre 2002) et le Luxembourg (en cours d’adoption) pour
l’euthanasie. Ces pays sont en quelque sorte sous la
surveillance
de la communauté scientifique internationale qui suit
l’impact et l’évolution au cours du
temps de ces
pratiques qui donnent lieu à de nombreuses publications dans
les
revues médicales anglo-saxonnes (BMJ, Lancet, New England
Journal of Medicine…). De fait, il s’agit
pratiquement
d’une situation
« expérimentale »
à l’échelle de ces pays.
C’est pourquoi
l’évolution de la loi Belge vers une extension de
l’euthanasie aux patients atteints de la maladie
d’Alzheimer et la mort médicalisée
d’Hugo
Claus doivent nous interroger et nous faire
réfléchir.
Franchises : le
débat redémarre
(23
janvier 2008)
Parce
qu'un malade du sida a décidé d'arrêter
son traitement, le débat sur les franchises
médicales semble repartir.
Avenir des soins de
longue durée (suite et pas fin)
(17 janvier 2008)
Une
délégation a été
reçue au
ministère par des membres du cabinet de Valérie
Létard concernant la réforme des soins de longue
durée. Devant notre inquiétude quant à
la
disparition programmée des SLD, il nous a
été
répondu qu'il y avait sûrement un
malentendu ou un
défaut de communication de la part du ministère,
mais
qu'il n'était pas envisagé une seule seconde de
supprimer
les SLD... Mais la réforme est nécessaire, le
train est
en marche et on ne peut plus l'arrêter.
1-Diminuer
les remboursements de certains médicaments
2-Instaurer
des forfaits et des franchises sur les soins
3-Supprimer
les 100%
4-Faire
disparaître les soins de longue durée,
c'est-à-dire
les structures les plus médicalisées
5-Et
maintenant les sénateurs viennent de voter la
récupération sur succession de l’APA
(Allocation Personnalisée d’Autonomie).
Il faut pourtant noter que
l’APA est en partie financée par la Caisse
Nationale de Solidarité
pour l’Autonomie (CNSA), créée
après la canicule de 2003 (ce financement
provient de la journée de solidarité, de la
contribution de 0,3% portant sur
les revenus du patrimoine et des placements et de 0,1 point de
contribution
sociale généralisée) et en partie par
les départements (souvent par
augmentation des impôts locaux). Si en plus l’APA
est récupérée sur les
successions, c’est comme si les familles des malades
âgés payaient deux
fois ! Sans compter qu’une étude du
ministère de la Santé a
montré que si la
mise en place de l’APA a diversifié les aides dont
bénéficient les malades âgés
dépendants, elle n’a en aucun cas
réduit la contribution des familles.
Il est probable
qu’aucun sénateur n’a du faire appel
à
l’APA. Pourtant ils devraient se souvenir que le mot
sénat (senatus) vient du
latin senex qui a donné
aussi senilis (sénile).
Ce
texte a finalement été supprimé le 13
décembre 2007.
Mais
est-on sûr qu'il ne finira pas par reparaître dans
les années qui viennent?
Le
problème de la prise en charge des malades
âgés
hospitalo-requérants, pour lesquels avaient
été
créés les SLD, n'a toujours pas
été
réglé. Fermeture définitive ?
Basculement total
vers le médico-social ? Ou modernisation et revalorisation
de
ces structures qui ont toute leur place dans la filière
gériatrique?
Tant
que les maisons de retraite (EHPAD) n'auront pas atteint un
degré de médicalisation suffisant, et dans le
contexte
démographique du "papy boom" à venir, il semble
en tout
cas absurde de vouloir faire disparaître ces structures.
Cependant,
le statu quo, obtenu depuis un an, a abouti à une lente
dégradation des services de SLD, auxquels on
enlève petit
à petit du personnel et pour lesquels les travaux minimum de
restauration des locaux ne sont plus faits. Ce processus va finir par
recréer de facto les mouroirs d'autrefois. Il sera alors
plus
facile de les faires disparaître.
A
ce jour, plus de 1000 médecins ont signé la
pétition (voir texte du 10 juin 2007) contre la mise en
place de
la tarification à l'activité à 100%
à
l'hôpital.
Il faut
maintenant que les soignants y participent aussi pour bloquer ce projet
qui risque d'asphyxier l'hôpital public.
Pour signer la
pétition, vous pouvez contacter le Pr Grimaldi à
la Pitié-Salpêtrière.
On
croyait depuis plusieurs décennies qu'il n'y avait pas de
différence entre malades jeunes et malades vieux en ce qui
concerne la maladie d'Alzheimer. On croyait avoir abandonné
depuis longtemps la notion de "démence sénile".
C'est
pourquoi on peut être surpris d'apprendre que le nouveau
(3ème) plan Alzheimer s'intéresse surtout aux
malades
jeunes (< 60 ans) et que c'est pour eux qu'il faut mettre en
place
les fameuses franchises. Comme s'il était plus facile de
payer
pour des jeunes actifs que pour des vieux qui ne rapportent plus rien
à la société. Pourtant, les patients
jeunes
représentent moins de 3% de l'ensemble des malades!
Cette
dérive est identique à celle qui a eu lieu lors
de la
mise en place de la journée de solidarité.
Initialement
destinée aux personnes âgées
après la
canicule de 2003, il a été très vite
décidé de partager les
"bénéfices" de cette
journée entre handicapés jeunes et
dépendants
âgés. Or les aides accordées par l'Etat
sont
très différentes selon que l'on a moins de 60 ans
ou plus
de 60 ans. Cette discrimination par l'âge est totalement
inacceptable.
La
santé et son coût sont un problème
éminemment politique.
Or, pouvoir se faire une opinion juste sur des décisions
politiques ne peut se
faire que si les citoyens sont correctement et honnêtement
informés. Toute l’information
passant par les médias (journaux, radios et surtout la
télévision), cela
suppose que les journalistes soient indépendants du pouvoir
politique et ne
subissent aucune censure… Ce qui n’est peut
être pas toujours le cas, et en
particulier sur le petit écran. D’autant plus que
la seule émission qui
analysait chaque semaine ces dérives a
été retirée de la grille du service
public. Une bonne nouvelle, elle va revenir sur internet. Alors
n’hésitez à
vérifier si les informations qu’on vous donne sont
toujours complètes.
Le
coût de la santé
La médecine est-elle une industrie?
L'hôpital est-il une entreprise?
La santé est-elle une marchandise?
Avec le vieillissement de la
population et les extraordinaires
prouesses de la médecine au XXème
siècle, les
dépenses de santé ne cessent d'augmenter, de
même
que le déficit de la sécurité sociale
(même
si une partie du déficit ne résulte pas de
l'augmentation
des dépenses, mais d'une diminution des recettes par non
compensation de certaines exonérations). Est-ce un progrès ou
une défaillance de notre
système de solidarité?
Est-ce la faute des malades?
Quand on tombe malade est-ce
parce qu'on souhaite aggraver le
déficit de la sécurité sociale?
Alors pourquoi faire payer les
plus malades?
Pourquoi le forfait de 1 euros,
le forfait hospitalier à 16
euros, la franchise de 18 euros à l'hôpital
dès
qu'on dépasse 90 euros de soins et demain une franchise
médicale sur les remboursements de soins? Pourtant, le même
candidat qui prévoit cette
franchise, écrit dans son projet : "Pour
moi, la santé n'est pas un coût, c'est un
investissement,
une richesse, des emplois, de la croissance, et surtout un
bien-être qui n'a aucun prix." Il faudra essayer de s'en
souvenir dans les années
à venir.
La principale
polémique actuelle en rapport avec la
gériatrie concerne l'avenir des Soins de Longue
Durée Voici deux liens vous permettant
d'avoir des
éléments de réflexion sur ce sujet:
Albi
gériatrie
http://www.geocities.com/bpradines/SOSLD.html Vieillir
digne (ce site n'existe plus) il faut aller sur SOSLD
En
cette période électorale, on peut ausssi se poser
la
question de la place des personnes âgées dans
notre
société. Il est quand même curieux
qu'au moment
ou débute le "papy boom" aucun candidat n'ait
abordé ce sujethttp://www.geocities.com/bpradines/SOSLD.html
dans sa pré-campagne. Voici un
site utile
pour leur poser la question.
Un
livre récemment publié fait le point sur les
dysfonctionnement des institutions gériatriques.
Même si
le texte est parfois caricatural, et volontairement poussé
à l'extrême par provocation, il s'agit d'un
ouvrage
très bien documenté et qui doit faire
réfléchir.
Toujours
dans le cadre de la campagne électorale, on reparle de la
prise
en charge de la fin de vie, et les partisans de l'euthanasie essayent
d'influencer les candidats pour qu'ils se prononcent en faveur d'une
nouvelle loi. Pourtant, la loi Leonetti ne date que de 2005 et elle
répond de manière juste et digne à
l'immense
majorité des situations. En fait, il y a surtout un manque
de
formation des soignants et d'informations des citoyens. La
Société Française de Soins Palliatifs
a mis en
ligne un manifeste sur ce thème.
Pour
information également, un diaporama concernant les notions
d'éthique, d'acharnement thérapeutique, de
suicide
assisté, d'euthanasie, de double effet... et ce qui a
été apporté par la loi Leonetti.
Toujours
sur la fin de vie et la réflexion sur les soins palliatifs,
on
peut consulter utilement le site de l'espace éthique de
l'APHP.
Ce site est très bien documenté et sa
réflexion
englobe tous les domaines médicaux de la prise en charge
sociale
des personnes sans domicile fixe à la maladie d'Alzheimer en
passant par les conséquences d'une pandémie de
grippe
aviaire.
On
peut également se poser des questions sur le devenir de
l'hôpital
public et de la sécurité sociale à la
française. A ce sujet, il est
intéressant de
regarder les combats de l'Association Médicale de
Défense
de la Déontologie et des Droits des Malades.